udiovisuelGrand remue-ménage dans l'audiovisuel espagnol. Antena 3, contrôlé par les groupes de médias De Agostini (Italie) et Planeta (Espagne), et La Sexta, détenue par la société de production Mediapro et la mexicaine Televisa, sont sur le point d'annoncer officiellement leur fusion. Elle donnera naissance à un nouveau leader national en termes d'audience. Cette opération devrait en accélérer une autre, en gestation depuis plusieurs mois : l'union entre Telecinco, de l'italien Mediaset, et Cuatro, du groupe Prisa.Dans un communiqué remis jeudi matin au régulateur boursier de Madrid, à la suite des premières informations en ce sens publiées par le quotidien « Expansión », Antena 3 assurait qu'aucun accord n'était encore conclu. Ce qui n'empêchait d'ailleurs pas le titre de grimper en Bourse. En fait, de sources proches, on assurait hier que l'opération était déjà bouclée dans les grandes lignes. Selon nos informations, les deux chaînes maintiendront leurs marques propres et l'indépendance de leur ligne éditoriale respective (Antena 3 est proche des conservateurs et La Sexta des socialistes), mais mettront en commun, vraisemblablement à travers un holding, les éléments clés de leur politique économique, au premier rang desquels l'achat de contenus et la gestion de la publicité. En outre, les deux parties se sont déjà mises d'accord quant à la valeur de leurs actifs respectifs, ce qui permettra de déterminer sans encombre les termes de l'échange de titres entre les deux groupes.fin de l'analogiqueFace à cette opération, on attend à Madrid un dénouement rapide des négociations entre Telecinco et la Cuatro. Jusqu'ici, les deux parties divergeaient sur la gestion de la publicité et celle des contenus, dont les Italiens, arguant de leur poids prépondérant, réclament le contrôle. Le groupe Prisa (qui détient aussi « El Pais »), confronté à la concurrence de la télévision numérique et à ses propres problèmes financiers, pourrait néanmoins assouplir sa position. Mediaset entrerait alors au capital du canal crypté par satellite de Prisa, Digital +, dont Telefónica vient déjà de prendre 21 % des parts.Ce n'est évidemment pas un hasard si ces mouvements de concentration se produisent quatre mois à peine avant l'extinction de la diffusion analogique de la télévision au profit de la TNT, qui permettra à 7 chaînes de se répartir 20 canaux. Le tandem Antena 3-La Sexta en contrôlera à lui seul cinq, dont l'unique canal payant de TNT, Gol TV. Dans le contexte d'un marché publicitaire en chute libre, l'union fait plus que jamais la force dans le monde de l'audiovisuel.

latribune.fr

18 Déc 2009, 1:39

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