La banque allemande KfW empruntera entre 70 et 75 milliards d'euros en 2010

ObligationsLa banque publique allemande KfW a, selon le membre de son directoire, Günther Bräunig, « réussi son stress-test ». En 2009, le second émetteur allemand de dettes après l'État fédéral s'est refinancé, comme prévu, à hauteur de 73,8 milliards d'euros, dont 47,8 % sous forme d'obligations benchmarks d'un minimum de 5 milliards d'euros ou de 3 milliards de dollars. « Les conditions de marché ont été difficiles », a cependant convenu Günther Bräunig, rappelant notamment que la KfW avait dû faire face à la concurrence des obligations bancaires garanties par l'État, mais aussi à la prudence des banques centrales, acheteurs traditionnels des emprunts de la banque.La KfW a donc dû s'appuyer sur sa notation « triple A » et sur la garantie de l'État. Elle n'aura donc pas vraiment pâti de la bourde commise en 2008 ? un virement de 320 millions d'euros sur le compte de Lehman Brothers le jour de sa faillite ? qui lui avait valu dans la presse le titre peu enviable de « banque la plus stupide d'Allemagne ». coût élevéL'amélioration de la situation au second semestre, a également aidé. Reste qu'il lui a fallu mettre le prix : le refinancement en 2009 aura coûté entre 20 et 25 points de base de plus qu'en 2008 en moyenne. Il a aussi fallu s'adapter en se reportant sur les placements privés et en réduisant la part des benchmarks, qui recule de 4,2 points en un an. On s'est également reporté sur son marché domestique : la part des investisseurs allemands qui ont participé au refinancement de la KfW est passée de 15 % à 34,4 % en un an.Malgré le rôle clé que lui a donné l'État dans le soutien aux PME, la KfW espère maintenir un programme de refinancement de 70 à 75 milliards d'euros, proche de celui des deux dernières années. Même s'il se dit « confiant », Günther Bräunig prévient que le marché restera soumis à « l'incertitude » et à une « forte volatilit頻. Les émissions massives de souverains viendront gonfler l'offre et faire pression sur les prix. Une des clés de 2010 sera la reprise de la titrisation qui reste, selon lui, encore à l'arrêt malgré des signes encourageants. Pour la KfW, les investisseurs « reviendront lorsqu'ils auront à nouveau confiance dans la qualité des produits et que la liquidité sera suffisante ». Afin d'accélérer le processus, Günther Bräunig a proposé la création d'un segment « premium » de produits issus des PME et de l'immobilier allemand.Romaric Godin à Francfort
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