Bachelot fait face à la fronde des médecins

SantéD'un côté, des médecins hospitaliers qui donnent de la voix pour protester contre les suppressions de postes. De l'autre, leurs confrères libéraux qui rompent les négociations avec l'assurance-maladie pour dénoncer le refus du gouvernement de leur accorder des augmentations de tarifs. Le baromètre du climat médecins-gouvernement termine l'année dans la zone de tempête. En plein pic de pandémie de grippe A et alors que la polémique sur la mise à l'écart des généralistes de la vaccination se poursuit, voilà Roselyne Bachelot contrainte de se battre sur d'autres fronts. Sous l'?il de l'Élysée, qui s'inquiète de la détérioration des relations avec le corps médical, l'un des soutiens traditionnel de la majorité.Premier front : les blouses blanches. Mardi soir, plusieurs centaines de professeurs et médecins des hôpitaux de Paris se sont réunis en assemblée générale et ont menacé de démissionner de leurs fonctions administratives si le plan de suppressions de postes à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n'était pas rapporté (lire « La Tribune » du 3 décembre). En province, comme à Marseille ou Rouen, la grogne dans les hôpitaux est perceptible sur fond de dépenses hospitalières contraintes, et pourrait entraîner d'autres mouvements de protestation. Roselyne Bachelot, qui avait ferraillé dur en début d'année avec les milieux hospitaliers pour les convaincre du bien fondé de sa loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), peut craindre que ceux-ci l'appliquent en traînant les pieds, pour ne pas dire plus?convention médicaleMais c'est surtout avec les praticiens libéraux que les relations sont tendues alors qu'une nouvelle séance de négociations médecins-Sécu est prévue ce vendredi pour élaborer une convention médicale se substituant à celle venant à échéance le 10 février. Le 12 décembre, la CSMF, le principal syndicat médical, a décidé de claquer la porte de cette négociation. Quant à MG France, syndicat « progressiste » qui soutenait jusque-là Bachelot, il est depuis le week-end dernier en proie à des divisions internes à propos de ce soutien. Les libéraux, en particulier les 54.000 généralistes, font du passage de la consultation de 22 à 23 euros, promise par le gouvernement en 2006, un préalable à la signature d'une nouvelle convention.À l'inverse, Roselyne Bachelot subordonne ce coup de pouce à des engagements fermes des médecins sur les dépassements d'honoraires. Autant dire que la situation est bloquée, le gouvernement envisageant désormais de proroger la convention en attendant des jours meilleurs. Avec une perspective de déficit de l'assurance-maladie de près de 15 milliards d'euros en 2010, la ministre de la Santé ne peut se permettre d'être généreuse.
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