Coup dur pour Laurence Parisot

La décision de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) de quitter le Medef n'a « aucun lien direct » avec la fin du mandat de Laurence Parisot à la tête de l'organisation patronale à l'été 2010. Jean-René Buisson, le président de l'Ania, a pris soin jeudi de préciser qu'il ne « lâchait » pas celle qui fut sa candidate en 2005. Il n'empêche. Le choix de l'Ania met la présidente du Medef dans une position délicate alors qu'elle a déjà annoncé qu'elle solliciterait un second mandat de trois ans en juin ou juillet prochain.Elle perd, en effet, le soutien personnel de Jean-René Buisson, l'un des rares représentants de l'industrie à l'avoir défendue lors de la campagne de 2005. Elle devra aussi le remplacer à la présidence de la commission « protection sociale » du Medef qu'il occupait depuis lors. Un mandat sensible alors que le gouvernement veut lancer en 2010 la réforme des retraites.« Modernit頻Surtout, en regrettant que le Medef se soit éloigné des « préoccupations des entreprises », l'Ania pointe du doigt le choix de la « patronne des patrons » de consacrer une large part de son action à des questions sociétales, telles que la diversité ou la parité. Un choix qui avait fait la « modernit頻 de Laurence Parisot en début de mandat et qu'elle a réaffirmé devant la presse en début de semaine, mais qui est parfois considéré par les patrons en régions comme du « parisianisme ».Enfin, la décision de l'Ania tombe à un moment où des négociations sociales en cours révèlent les lignes de fracture entre ses fédérations adhérentes. L'exemple le plus criant porte sur le dialogue social dans les TPE, sur lequel aucun consensus à l'intérieur du Medef ne se dégage à quelques jours de l'ultimatum gouvernemental. Les mêmes difficultés risquent d'apparaître lors des discussions sur le paritarisme qui démarrent le 23 décembre.Mais Laurence Parisot n'a pas dit son dernier mot. Avec la réforme de la taxe professionnelle, acquise à l'issue d'un intense travail de lobbying, et sa « PME attitude » lancée en début de crise, elle a des arguments pour montrer qu'elle sait être à l'écoute du terrain. Nul doute qu'elle saura les mettre en valeur lors de ses déplacements en région quand la campagne électorale aura véritablement commencé.Déjà, en 2005, alors qu'elle ne partait pas favorite, cette stratégie avait fait son succès. Cette fois encore, ce sera son atout maître. À moins qu'un candidat de poids ne se lance dans la bataille et ne vienne rebattre les cartes.A. L.
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