La France révise à la hausse sa prévision de croissance pour 2010

François Fillon avait annoncé la semaine dernière que le gouvernement allait quasiment doubler sa prévision de croissance pour 2010 par rapport à son estimation de l'automne. Christine Lagarde a livré lundi le chiffre précis. La ministre de l'Économie attend pour l'année en cours une progression du PIB de 1,4 %, au lieu de 0,75 %. « C'est assez consensuel comme prévision », explique-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Avec cette révision à la hausse, Bercy entérine le fait que les risques à la baisse qui pesaient sur la prévision antérieure, en particulier sur la demande intérieure, ne se sont pas matérialisés. Pour ce qui est de 2009, le gouvernement estime que l'exercice se soldera par une baisse du PIB de 2,25 %.Cette prévision de 1,4 % peut apparaître un peu prudente ? en décembre, l'Insee estimait qu'en juin la France afficherait un acquis de croissance de 1,1 % ?, mais elle accrédite surtout l'idée que la reprise ne sera pas très vigoureuse. À ceux qui reprocheraient au gouvernement de manquer volontairement d'audace et de sous-estimer la croissance à venir, les proches de la ministre de l'Économie répondent que « l'audace n'est pas une bonne idée quand on aura encore 80.000 emplois détruits chaque trimestre cette année ». Par ailleurs, Bercy tient à signaler qu'après une chute du PIB de 2,25 %, un rythme de croissance de 1,4 % démontre une accélération non négligeable, signifiant que « la sortie de crise est bien ancrée ».La révision à la hausse de la prévision de croissance aura bien évidemment un retentissement sur le terrain des finances publiques. Le rétablissement de ces dernières sera d'ailleurs l'un des axes d'action du gouvernement cette année.Résorber le déficit publicJusqu'à maintenant, la prévision de déficit public pour 2010 était de 8,5 % du PIB. Ce ratio sera abaissé. Eric Woerth, ministre du Budget, table désormais sur un niveau «de l'ordre de 8,2 % du PIB». La conférence sur les déficits publics qui se tiendra à la fin du mois devrait permettre de commencer à identifier les pistes qui permettront à la France de ramener son déficit à 3 % du PIB en 2013. Un scénario impossible si le contexte de croissance molle perdure. Anne Eveno
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