Rome ne croit pas aux risques de contagion de la crise grecque

Alors que la crise grecque fait peser de graves interrogations sur les finances des pays du sud de l'Europe, Espagne en tête, les autorités italiennes, relayées par la presse, rejettent tout risque en ce qui concerne la Botte. « Dans Pigs, le « I » désigne l'Irlande », rappelait récemment le quotidien économique « Il Sole 24 Ore », qui soulignait que dans le quatuor des pays dits à risque, « les banques italiennes ont une exposition presque ridicule ; environ 3,56 % du PIB, l'équivalent de 70 milliards. Et cela parce que la péninsule a toujours été un système bancaire italo-centr頻. « Nous découvrons que notre déficit résiste - il faut en donner acte à Giulio Tremonti [ministre de l'Économie, Ndlr] que nos financements sur le marché fonctionnent et que nous sommes même sortis des Pigs » lui faisait écho le quotidien de centre gauche « Il Riformista ».semé le douteReste que mercredi, le Prix Nobel d'économie Robert Mundell a semé le doute en déclarant sur Bloomberg TV que la « principale menace » pour la zone euro était l'Italie et non la Grèce. « Il serait très difficile de sauver l'Italie », a-t-il détaillé, ajoutant « tous les efforts que l'on fait pour la Grèce et éventuellement pour le Portugal et l'Irlande doivent aussi être faits pour sauver l'Italie. L'Italie doit être préoccupée ». Selon le Prix Nobel, l'endettement public de la péninsule, qui atteint environ 115 % du PIB (soit près de 1.800 milliards d'euros), représente une véritable menace. « Si l'Italie devait avoir des difficultés et devenir une cible pour la spéculation », a jugé Robert Mundell, « l'euro connaîtrait des problèmes énormes ».« Sur l'onde de choc de la Grèce, après le Portugal et l'Espagne, il y a eu de très légers signes de contagion en direction de l'Italie, mais les choses sont rentrées dans l'ordre », constate cependant Giovanni Zanni, directeur du groupe de recherche sur l'Europe du Credit Suisse. La banque helvétique vient d'ailleurs de publier un rapport plutôt rassurant. Tout en soulignant que l'endettement public reste un élément de faiblesse et « qu'il devrait augmenter cette année de 3 % pour atteindre 118 % », la banque estime « qu'il devrait ensuite se stabiliser pour redescendre après 2012 ». Conscient des dangers, Giulio Tremonti s'est d'ailleurs employé à limiter le déficit (à un peu plus de 5 % du PIB en 2009), malgré la pression de ses collègues et une croissance négative (??0,2%) au dernier trimestre de l'année. Quant au bouclier fiscal, il a permis de faire rentrer 85,1 milliards d'euros en Italie et environ 4,2 milliards d'euros dans les caisses de l'État. Pour l'heure, le marché obligataire ne semble pas présager une crise sur la dette italienne. Le différentiel entre les obligations italiennes à 10 ans et les titres allemands de même durée reste dans une fourchette entre 0,82 % et 0,86 %, tandis que les bons du Trésor italiens à court terme ont fait l'objet d'achats, au cours des dernières semaines, à la suite de la fuite de capitaux de Grèce et d'Espagne.?
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