La crise complique la greffe des pays de l'Est à l'UE

Il paraît loin l'enthousiasme suscité dans les anciens pays socialistes d'Europe centrale et orientale (Peco) par la chute du mur de Berlin, en 1989. L'adoption rapide de l'économie de marché avait suscité tous les espoirs d'une vie quotidienne s'arrachant à la grisaille des régimes communistes pour la bannière étoilée d'une « Little America », en l'occurrence l'Union européenne (UE).La forte croissance qu'ont connue ces pays entre 1990 et 2008 a été, en effet, largement favorisée par l'élargissement voulu par l'UE, qui les a aidés sur les plans politique, commercial, financier et institutionnel. Privatisations et libéralisations ont permis de développer l'économie. Entre 1994 et 2008, la croissance pour l'ensemble de ces pays s'est affichée en moyenne à 4,2 % par an, et même à 5,4 % sur la période 2004-2008.Mais, en 2008, la crise mondiale a remis en cause cette dynamique. « L'abondance des financements externes, à l'origine de dettes extérieures élevées, avait en effet permis une expansion rapide du crédit et, notamment, des prêts libellés en devises. Mais, dans bien des pays, le dynamisme de la demande interne allait de pair avec des situations de surchauffe, caractérisées par des tensions inflationnistes et par d'importants déficits courants qui ne sont plus apparus comme soutenables », explique Alexandre Vincent, économiste chez BNP Paribas.potions amèresCette situation (lire ci-dessous) a entraîné pour la majorité des pays l'adoption d'un régime d'austérité. Certains pays, à l'instar de la Hongrie, ont vu débarquer des équipes du Fonds monétaire international (FMI) et de la Berd (lire ci-contre) pour administrer les potions amères des plans d'ajustement se conjuguant à la nécessité de respecter les critères de convergence, indispensable sésame à l'entrée dans la zone euro.Ainsi, en République tchèque, le ministre des Finances, Tomas Zidek, a plaidé ce jeudi devant le Parlement la nécessité de réduire davantage le déficit public durant les deux prochaines années. Après avoir atteint 6,6 % du PIB en 2009, il a pour objectif 4,2 % en 2012 pour atteindre les 3 % en 2013. Mais avec la chute de la demande d'automobiles et de produits électroniques exportés par le pays, il va falloir comprimer les dépenses publiques et augmenter taxes et impôts. L'inconnue reste la réaction de l'opinion à ces plans d'austérité et le choix des politiques. « Avec les échéances électorales qui approchent dans plusieurs de ces pays, la tentation risque de s'accroître de relâcher la politique budgétaire », avertit Alexandre Vincent. n
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