Salaires, emplois : les fonctionnaires à la diète

Même si elle n'a rien d'une nouveauté, la potion risque d'être amère pour les fonctionnaires. Le pacte de stabilité et de croissance pour la période 2011-2014, transmis au Parlement vendredi, annonce « comme prévu » la suppression en 2012 de 30.000 emplois en équivalents temps plein, dans le cadre du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ; 2.600 emplois sont également amenés à disparaître au sein des opérateurs de l'État. Ainsi, explique le document, « en 2012, le nombre de fonctionnaires de l'État devrait revenir à son niveau des années 1990, soit 150.000 fonctionnaires de moins sur 2007-2012, ce qui équivaut à une réduction de 7 % de la fonction publique de l'État ». L'objectif est de diminuer la masse salariale de l'État en valeur de 82,7 milliards d'euros prévus en 2011 à 82,4 milliards en 2012. Des gains financiers sont aussi attendus à long terme « au titre de la rémunération et des pensions des agents qui n'auront pas été recrutés », souligne le document. La Cour des comptes a en revanche relativisé les gains financiers actuels du « un sur deux » : 100 millions par an au lieu des 900 régulièrement annoncés par le gouvernement. Une partie importante des économies réalisées (70 % au lieu des 50 % prévus initialement) a en effet été rétrocédée aux agents, sous la forme de mesures catégorielles. La Cour des Comptes et l'OCDE ont ainsi préconisé de limiter ces rétrocessions. Rencontre houleuseSauf que ces rétrocessions, dont le pacte de stabilité annonce la poursuite, devraient constituer l'essentiel de la politique salariale de l'État. Car Georges Tron devrait aussi annoncer officiellement ce mardi, lors du rendez-vous salarial annuel avec les syndicats, la poursuite du gel du point d'indice. La dernière hausse du point remonte à 2010 (+ 0,5 %). En juillet, le secrétaire d'État avait annoncé son gel à partir de 2011, tout en évoquant la possibilité de faire marche arrière pour 2012 si la conjoncture le permettait. Avec une hausse du PIB de 2 % en 2011 et de 2,25 % pour 2012, ce ne sera pas le cas. La rencontre de ce mardi promet d'autant plus d'être houleuse que Georges Tron estime que le pouvoir d'achat des fonctionnaires a été amélioré entre 2008 et 2009, pendant la crise, de « 3,6 % hors inflation », a-t-il déclaré devant le Sénat le 3 mars. Seule revalorisation à attendre, si le Smic était revalorisé pour suivre l'inflation, désormais à 2 % : dans ce cas, le gouvernement serait légalement contraint d'augmenter les salaires des fonctionnaires inférieurs au smic. Sara Sampaio
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