La pire catastrophe économique pour le secteur touristique

Deux cents millions de dollars par jour. C'est l'estimation, établie par l'association internationale du transport aérien Iata, du manque à gagner quotidien pour le secteur. Mais ce chiffre ne prend pas en compte les frais de carburant liés au reroutage, ni la prise en charge des passagers bloqués. « 750.000 personnes sont touchées chaque jour, dont environ la moitié peut exiger la prise en charge des frais auxquels elle doit faire face en raison de ces dysfonctionnements », rappelle le porte-parole de l'Iata, Anthony Concil. En vertu des règles européennes, et bien que la situation puisse être qualifiée de « force majeure », les compagnies européennes, et celles dont les clients sont en transit sur le Vieux Continent, ont le devoir de prendre en charge l'hébergement et les frais de bouche pendant toute la durée du retard subi. Du moins pour les clients qui leur ont directement acheté des vols secs. En revanche, elles ne peuvent se retourner vers leurs assurances. Dimanche, le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, précisait que « la priorité est de s'occuper des passagers en souffrance et de savoir comment on peut progressivement remettre en place le système. Les questions économiques seront évoquées dans un second temps ». Aides demandéesMais l'Iata doit dès ce lundi exprimer des requêtes auprès des assurances qui s'abritent, elles, devant la force majeure réputée inassurable. Cette même force majeure « exclut la responsabilité financière des agences de voyage et tour-opérateurs (TO) qui commercialisent des forfaits, ce qui n'empêche pas d'apporter son concours », rappelle Georges Olson, président du Syndicat national des agences de voyages (Snav). En conséquence, libre aux TO français de décider du traitement appliqué à leurs quelque 50.000 clients coincés à l'étranger. Pour René-Marc Chikli, qui préside leur association Ceto, la survenance de cet événement en période d'activité très forte constitue « la catastrophe la plus grave sur le plan économique ». « La profession doit se montrer responsable humainement et financièrement », affirme Georges Olson, qui ne croit « pas beaucoup » à un soutien direct de l'État, mais espère des mesures d'accompagnement pour les entreprises en difficultés de trésorerie, visant à faciliter l'effort des banques ou d'organismes comme Oséo.Les charges des compagnies aériennes découlant directement de règles fixées par Bruxelles, l'Union européenne pourrait aussi être appelée à la rescousse par un secteur déjà très affaibli.D. P.
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