Des chaises vides en grand nombre dans les tribunes officielles : les obsèques, dimanche, du président Lech Kaczynski et de son épouse faisaient doublement peine à voir. Outre les circonstances dramatiques de sa disparition il y a une semaine, lors de la commémoration du massacre de Katyn, la cérémonie s'est tenue en l'absence des plus grands dirigeants de ce monde, empêchés pour cause de nuage volcanique. Parmi les rares présents, le très eurosceptique président tchèque, Vaclav Klaus, s'est déchaîné. C'est contre Bruxelles, d'où « personne n'est venu », que celui qui avait failli faire capoter le traité de Lisbonne en compagnie d'un certain Lech Kaczynski, a eu ses mots les plus durs : « inexcusable ».Ces obsèques ne sont pas la seule réunion internationale perturbée par le nuage. La chancelière allemande Angela Merkel, en visite officielle aux États-Unis la semaine dernière, a mis trois jours pour relier San Francisco à Berlin ! Déroutée vers Lisbonne, elle a pris un vol vers Rome puis fini son périple par la route. En France, c'est le ministre du Travail, Éric Woerth, qui a dû renoncer dimanche à s'envoler pour Washington où est prévue une réunion des ministres des Affaires sociales du G20. Quant à l'arrivée prévue lundi à Athènes de la délégation d'experts du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de Bruxelles, afin d'y finaliser le plan de sauvetage de la Grèce, elle a finalement dû être retardée. Pourtant il y a urgence. Selon le FMI, en effet la mission conjointe doit durer une quinzaine de jours, après quoi pourrait être conclu un accord indispensable pour épauler ce pays très endetté. Or la prochaine échéance, portant sur 8,5 milliards d'euros de dette, est fixée dans un mois jour pour jour. Athènes va sûrement surveiller le ciel.Laurent Chemineau

latribune.fr

18 Avr 2010, 23:18

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