Banques : 1.300 milliards de crédits à céder en Europe

La cure d'amaigrissement des banques européennes est loin d'être achevée. Les plans de restructuration définis par Bruxelles et imposés aux groupes financiers s'achèveront certes avant 2014, mais les programmes de cessions destinés à réduire la taille de leur bilan dureront, eux, encore une dizaine d'années, selon une étude publiée par PricewaterhouseCoopers (PwC). Les banques du Vieux Continent auront à vendre, au cours de la prochaine décennie, quelque 1.300 milliards d'euros de « crédits non stratégiques ». Le cabinet inclut dans cette catégorie l'immobilier résidentiel et commercial, les portefeuilles de prêts aux entreprises et à la consommation, ainsi que les financements structurés. Soumis aux exigences des autorités de régulation, plusieurs établissements bancaires doivent réduire la voilure en cédant des pans entiers de leur bilan. Exemple le plus récent, la Landesbank WestLB a lancé la semaine dernière un vaste plan de restructuration pour faire descendre la valeur totale de ses actifs à 45 milliards d'euros, contre plus de 190 milliards au 31 décembre. L'an dernier, un autre acteur allemand, Hypo Real Estate, avait signé une opération remarquée, en vendant un portefeuille d'une valeur nominale de 173 milliards d'euros à FMS Wertmanagement. En Grande-Bretagne, c'est Royal Bank of Scotland qui a été la plus active en 2010, avec la cession de plusieurs blocs de crédits supérieurs à 1 milliard de livres. En Irlande et en Espagne, l'essentiel reste à venir. Selon PwC, les pressions de la classe politique dans ces deux pays devraient provoquer des « ventes significatives » dans les 12 à 36 prochains mois. Problème de forte décoteMais, de manière générale, le rythme de cession des « crédits non stratégiques » restera lent dans les années à venir, prédit le cabinet, car des divergences fortes subsistent entre les attentes de prix des acheteurs et des vendeurs. Lors des processus de vente, les banques doivent ainsi souvent accepter de céder leurs actifs avec une forte décote. La faute à la présence d'une part importante de créances douteuses dans les portefeuilles. Au sein des secteurs bancaires les plus touchés par la crise, le taux de « mauvais crédits » a poursuivi sa progression en 2010. En Europe, il s'est accru de 15 %, selon PwC. Le mauvais élève du Vieux Continent est l'Allemagne, où les banques comptaient 225 milliards d'euros de créances douteuses fin 2010, suivie de la Grande-Bretagne (175 milliards), de l'Irlande (109 milliards) et de l'Espagne (103 milliards). La France, moins touchée par ce phénomène, ne figure pas dans l'étude de PricewaterhouseCoopers.
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