Depuis le lancement officiel de la concertation sur les retraites, le 12 avril, les critiques n'ont pas manqué sur la méthode et les options retenues par le gouvernement. Invité dimanche matin du « Grand rendez-vous » Europe 1-Le Parisien-Aujourd'hui en France, Eric Woerth s'est employé à démontrer son attachement à une « réforme transparente ». « Il n'y a pas aujourd'hui de réforme dans un coffre-fort ou dans un tiroir qu'on sortira le moment venu. Rien n'est écrit, tout doit être déterminé et on a absolument le temps de le faire », a martelé le ministre du Travail. Avant de préciser : « On prendra en compte tout ce qui est dit aujourd'hui, mais tout ce qui est responsable. »Avec ces déclarations, Eric Woerth répondait notamment à Bernard Thibault, qui, dans un entretien au « Journal du dimanche » , lui reprochait de tenir « un double langage ». Le gouvernement « cherche à donner le change avec un semblant de dialogue social alors que ses choix semblent faits », regrettait notamment le leader de la CGT. Alors qu'il doit rencontrer les leaders de tous les partis politiques entre le 22 avril et le 10 mai, le ministre du Travail a également critiqué la posture de l'opposition. « Le PS est déjà dans la contre-proposition alors qu'il n'y a pas de proposition. Il faut reprendre un peu de sang-froid », a suggéré Eric Woerth, qui a prévu de rencontrer Martine Aubry le 28 avril, au lendemain du conseil national du Parti socialiste consacré à ce dossier (lire ci-contre). Sur le fond de la réforme, reprenant les propos qu'il avait tenus à la sortie de la réunion avec les syndicats le 12 avril, Eric Woerth a confirmé que le gouvernement était opposé à « une augmentation généralisée des cotisations ». Mais pour ne pas donner le sentiment de contredire le chef de l'Etat, le ministre du Travail a précisé que cela n'empêchait pas « des augmentations ciblées » sur certains revenus. Quant aux fonctionnaires, niant vouloir « faire éclater tout cela », Eric Woerth a plaidé pour une accélération de « la convergence entre les régimes issus du public et les régimes du privé ». Pas de doute : à coup de petites phrases, la bataille des retraites est bien lancée. A. L.

latribune.fr

18 Avr 2010, 23:18

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