Sarkozy fait un geste pour récupérer le vote des médecins

Les médecins généralistes peuvent se féliciter de la débâcle de l'UMP aux dernières régionales. Sans elle, Nicolas Sarkozy n'aurait sans doute pas annoncé si facilement, lors d'une rencontre vendredi avec des professionnels de santé à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis, le passage de la consultation chez le généraliste de 22 à 23 euros à la fin de l'année. Voilà des mois que les syndicaux médicaux réclamaient cette mesure promise selon eux par le gouvernement dès 2007. Au point que certains, comme la CSMF, avaient demandé à leurs adhérents d'appliquer unilatéralement cette hausse depuis le 12 avril. Jusqu'à présent, Roselyne Bachelot leur opposait une fin de non recevoir arguant de la situation de l'assurance-maladie (15 milliards d'euros de déficits prévus fin 2010) et du fait que les médecins ne respectaient pas leurs obligations en matière de dépassement d'honoraires. Cette annonce présidentielle intervient alors que l'assurance-maladie et les syndicats médicaux doivent entamer en septembre les négociations sur une nouvelle convention médicale qui déterminera, entre autres, les augmentations de tarifs. 250 millions pour la sécuOutre ce coup de pouce tarifaire qui devrait coûter 250 millions d'euros en année pleine à la Sécurité sociale (sans compter le surcoût pour les régimes complémentaires), le chef de l'état a demandé à l'ancienne ministre chiraquienne de la Santé, Elisabeth Hubert, de mener une concertation avec les médecins d'ici au mois de septembre afin « d'apporter des réponses structurelles au malaise de la médecine de proximité ». Mardi, le chef de l'état avait déjà reçu 20 propositions du président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Michel Legmann, sur le même sujet. L'élysée ne cache pas qu'une opération reconquête du corps médical est en marche. Voici quelques jours, Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, a d'ailleurs convié à dîner plusieurs leaders de syndicats de médecins pour les rassurer. Il faut dire qu'il y avait urgence. Selon un sondage réalisée avant les régionales pour le « Quotidien du médecin », 79 % des praticiens libéraux jugeaient négativement la politique suivie en matière de santé et 82 % n'avaient pas confiance en Roselyne Bachelot.Après avoir été désavouée par Nicolas Sarkozy sur les 23 euros, la ministre de la Santé pourrait prochainement devoir réviser sa loi de juillet 2009 imposant des obligations aux médecins en matière de garde et d'installation.
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