Les obligations d'État américaines résistent à la mise sous surveillance de Standard and Poor's

La réaction du marché obligataire américain à la mise sous perspective « négative » de la notation AAA des États-Unis par Standard and Poor's (S&P) s'est avérée relativement limitée. Paradoxalement, cette mauvaise nouvelle pour les titres de dette américains a en effet été compensée par le net recul des Bourses américaines et mondiales, dû en partie au regain d'inquiétudes sur l'état des finances publiques dans certains pays européens. Ce qui a induit un mouvement de repli des investisseurs des actifs risqués vers les valeurs refuges, comme l'or et... les « Treasuries ».Évoluant en sens inverse des prix, le taux des obligations américaines à 10 ans a ainsi bondi de 8 points de base au moment de l'annonce, à 3,45 %, pour finalement évoluer en fin de journée aux alentours de son niveau d'ouverture, à 3,39 %. Particulièrement liquides et recherchées en période d'aversion pour le risque, les obligations à 2 ans ont même vu leur taux baisser de 4 points de base, à 0,64 %, tandis que le taux à 30 ans progressait 1 point à 4,48 %. Décision sans précédent « Le Royaume-Uni avait déjà connu pareille mise sous surveillance entre mai 2009 et octobre 2010, avant que la perspective stable ne soit confirmée sans dégradation », rappelle Cyril Regnat, stratégiste taux chez Natixis. À l'époque, alors que le gouvernement affichait un déficit de 11 %, les taux longs britanniques avaient augmenté d'environ 8 points de base lors de la séance suivant l'annonce de S&P.Sans précédent dans l'histoire financière des États-Unis, la décision de S&P intervient alors que l'administration Obama s'est récemment engagée à réduire les déficits de 4.000 milliards de dollars américains d'ici à 2023. Mais les républicains, qui menacent le gouvernement de ne pas relever le plafond de la dette américaine sans coupes budgétaires drastiques, pourraient bloquer sur nombre de mesures, notamment les relèvements d'impôts. « La décision de S&P est, avant tout, un coup de semonce pour que les autorités américaines s'attèlent à la réduction de leur déficit. Il serait très étonnant que la menace soit mise à exécution, compte tenu des derniers efforts du gouvernement, d'autant qu'une dégradation aurait des répercussions très importantes, notamment sur les politiques d'allocation de réserves de change des banques centrales », ajoute Cyril Regnat.
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