Bank of America et Citigroup confrontés à des perspectives incertaines

Àl'image de notre économie, nous traversons une période de confusion. Il faudra attendre encore quelques trimestres avant de retrouver un niveau d'activité soutenu. » Brian Moynihan, le patron de Bank of America (BofA), ne dissimule pas sa prudence. Son groupe, premier prêteur des États-Unis, a présenté vendredi un résultat net quasi stable au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l'année, à 3,12 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros). Le ton était le même chez son concurrent Citigroup, beaucoup moins heureux avec un bénéfice net en recul de 39 %, à 2,7 milliards de dollars. «Les conditions économiques restent difficiles», a regretté son directeur général, Vikram Pandit. Entre le premier et le deuxième trimestre, les revenus de Bank of America et de Citigroup ont diminué respectivement de 13,2 % et 9 %, à 29,5 et 22 milliards de dollars. Pis, la baisse est de 33,3 % et 18 % par rapport au deuxième trimestre de l'année 2009. Investisseurs exaspérésLes deux banques se sont attiré les foudres de Wall Street vendredi à la clôture?: Bank of America a décroché de de 9,16 %, ­talonnée par Citigroup (-?6,25 %). L'exaspération des investisseurs est à la hauteur des incertitudes. Quel sera l'impact de la réforme de la régulation financière, votée la semaine dernière?? Seront-ils affectés par la révision à la baisse des prévisions de croissance aux États-Unis?? Des questions sans réponse qui se posent dans un contexte plus difficile qu'en début d'année. « Les conditions exceptionnelles dont les banques ont bénéficié pendant un an ont disparu », note un analyste. Les activités de marchés, point fort des banques américaines entre janvier et mars, sont devenus leur talon d'Achille. Pour BofA comme Citigroup, le recul des revenus est brutal?: -?40 %, à 6 milliards de dollars pour la première, et -?26 %, à 6 milliards pour la seconde. Le 15 juillet, lors de la présentation de ses résultats, J. P. Morgan avait, elle aussi, enregistré une forte baisse (-?24 %, à 6,33 milliards). Toutefois, explique un observateur, « ce phénomène était attendu par les marchés. La faiblesse de la demande de crédit l'était moins. Or c'est un point crucial pour les deux banques, car une bonne partie de leur produit net bancaire provient du réseau de détail, même si l'activité de Bank of America est mieux équilibrée depuis l'acquisition de Merrill Lynch ». Fort heureusement pour les deux groupes, la nouvelle baisse des provisions pour créances douteuses a permis de redresser partiellement les comptes. En un an, elles ont été divisées par deux.
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