Le dollar arrive à un cap où le marché le juge survendu

Au terme d'une folle semaine de dérive ininterrompue du dollar face à la plupart des grandes monnaies, qui a fait tomber son indice pondéré face aux devises des principaux partenaires commerciaux des États-Unis à un point bas de deux mois et demi, les stratèges changes des grandes banques commencent à se poser des questions. La première d'entre elles les résume toutes : le dollar ne serait-il pas survendu ? Ils sont de plus en plus nombreux à le penser et à mettre une sourdine à leurs prévisions de chute supplémentaire du billet vert. Car à la veille du week-end le dollar a atteint des seuils psychologiques clé. Pour la première fois depuis le 10 mai, l'euro a momentanément refranchi le cap de 1,30 dollar, ce qui porte à plus de 9 % son appréciation depuis le point bas de quatre ans enfoncé le 7 juin à 1,1875. Trop fort, trop vite. De son côté le yen a renoué avec son point haut de l'année, se hissant jusqu'à 86,25 pour un dollar. Principale explication de ce mouvement : les récentes statistiques américaines très moroses ont donné du grain à moudre aux opérateurs qui tablaient sur un différentiel de conjoncture durablement favorable aux États-Unis par rapport à ses principaux partenaires. Le rebond a ses limitesLes inquiétudes émanant de la Réserve fédérale sur la conjoncture américaine et le recours éventuel à de nouvelles mesures non conventionnelles de soutien de l'activité évoquées par certains de ses « Sages », ont douché l'optimisme des acheteurs de dollars. En même temps, ils ont réévalué leur jugement sur la crise de la dette de la zone euro, après les adjudications grecques, portugaises et espagnoles qui ont levé les craintes sur la capacité de ces maillons faibles à se refinancer sur les marchés. La hausse de l'euro s'est accélérée dans la foulée du débouclage des positions courtes (vendeuses) en euros qui avaient atteint des records historiques en mai. Mais pour les économistes d'Aurel BGC, le rebond « technique » de l'euro a ses limites car une hausse trop rapide induira une révision à la baisse des perspective de croissance de la zone, tandis que les indicateurs conjoncturels aux États-Unis devraient rapidement se stabiliser. Et de prévoir que le dollar pourrait rapidement reprendre des couleurs. Face au yen, la perspective de voir le dollar chuter à un nouveau plancher de quatorze ans - celui touché en novembre à 84,80 - devrait faire sortir la Banque du Japon de sa réserve, comme cela avait été le cas à l'époque où elle avait tenu une réunion d'urgence, effarouchant les acheteurs potentiels.
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