Telefónica refuse de prolonger son offre sur Vivo

La patience de TelefÓnica a semble-t-il atteint ses limites. Le géant espagnol, qui avait prolongé de quinze jours la durée de son offre de 7,15 milliards d'euros sur les parts de Portugal Telecom dans leur coentreprise au Brésil, Vivo, a refusé de la maintenir ouverte plus longtemps. Réuni vendredi soir peu avant l'expiration de l'offre à 23 h 59, le conseil d'administration de l'opérateur portugais avait en effet demandé à Telefónica un « dernier » prolongement de l'offre jusqu'au 28 juillet, afin de poursuivre les négociations qui ont, selon lui, « progressé de manière constructive », et de trouver « une issue positive. » Les négociations, en cours depuis le rejet de l'offre par l'assemblée de Portugal Telecom le 30 juin, n'ont pourtant pas abouti à un accord. Poussé par l'État portugais, qui a exercé sa « golden share » pour renverser le vote positif des actionnaires, Portugal Telecom aurait demandé une nouvelle rallonge à Telefónica, alors que ce dernier a déjà amélioré par deux fois son offre, initialement de 5,7 milliards d'euros en mai. Le cours de Portugal Telecom pourrait être très attaqué ce lundi à la Bourse de Lisbonne, où les investisseurs risquent d'exprimer leur déception. Vendredi déjà, le cours a clôturé en baisse de 4,5 % à 8,04 euros. Reste pour Telefónica l'option judiciaire : il pourrait demander la dissolution de Brasilcel, leur co-entreprise à 50/50 qui contrôle 60 % de Vivo, afin d'acheter directement sur le marché des titres de l'opérateur brésilien. Pour l'opérateur historique portugais, céder ses parts dans Vivo, le premier opérateur mobile au Brésil, risquerait « d'amputer son avenir. » À la fin de 2009, Portugal Telecom avait 71,9 millions de clients, dont 51,7 millions au Brésil grâce à Vivo. Ce dernier représentait 3,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur un total de 6,7 milliards, et 38 % de son résultat brut d'exploitation. En dehors de son marché domestique et du Brésil, Portugal Telecom n'est présent que dans quelques pays africains (Angola, Namibie) et en Asie, à Macao et au Timor oriental. D. C.
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