Les monnaies asiatiques plébiscitées

lA Banque d'Indonésie va-t-elle finalement se décider à intervenir sur son marché des changes pour freiner l'envolée de sa monnaie, la roupie ? Mercredi encore, la rumeur se faisait persistante alors que ce pays d'Asie, qui affiche des taux de croissance (le gouvernement prévoit une hausse du PIB de 6,3 % en 2011) à faire pâlir d'envie les économies occidentales, se doit aussi d'empêcher le renchérissement trop important du prix de ses exportations. L'Indonésie détient en effet avec la Malaisie, le record d'appréciation de sa devise cette année. La roupie indonésienne et le ringgit malaisien ont d'ores et déjà gagné environ 10 % face au dollar depuis le début du mois de janvier. La raison ? Les perspectives de croissance et les taux d'intérêt nettement plus élevés qu'ailleurs - 6,5 % en Indonésie contre 0,5 % au maximum au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni - aimantent tout particulièrement les investisseurs étrangers. « La bonne santé de la région, et surtout les divergences qui existent entre leurs fondamentaux et ceux des économies occidentales, de plus en plus criantes, justifient ces évolutions », explique Vincent Juvyns, spécialiste des pays émergents chez ING IM, « D'un point de vue mécanique, la Malaisie, l'Indonésie et la Thaïlande profitent également de la spéculation qui entoure la réappréciation du yuan. Celle-ci s'est certes réduite par rapport au mois dernier (+ 0,5 %) mais nous tablons toujours sur le fait qu'elle devrait se poursuivre. »La hausse du prix de certaines matières premières a également un impact sur les devises. Même s'il reste aujourd'hui nettement plus secondaire qu'en 2009. Et surtout, disparate selon les pays. En Afrique du Sud, par exemple, la hausse du rand s'est, en grande partie, nourrie de l'envolée du prix de certaines matières premières, essentiellement celle du prix du minerai de fer, et du charbon. Depuis janvier 2009, le rand s'est apprécié de plus de 30 % par rapport au dollar. Mais, les fondamentaux pourraient bien reprendre le dessus. « À mon sens, cette performance n'est pas justifiée. Les perspectives de croissance sont plus faibles, la balance des comptes courants reste négative (tout comme au Brésil) et ce, alors que semble se profiler de plus en plus une baisse des taux », estime Richard House, gérant chez Threadneedle. Un avis que partagent les syndicats sud-africains et les groupes manufacturiers qui jugent le rand surévalué et militent pour une baisse des taux d'intérêt - actuellement de 6,5 % - auprès de la banque centrale. La Russie, en revanche, pourrait connaître une évolution toute autre. Très dépendante des cours du pétrole brut, sa monnaie, le rouble, répercute la déprime enregistrée depuis début août sur les prix de l'or noir. La plupart des analystes estiment, cependant, qu'en raison de la sécheresse, et de l'inflation alimentaire liée à la hausse du cours des céréales, Moscou pourrait avoir tout intérêt à laisser dans les mois qui viennent s'apprécier sa monnaie.Les perspectives de croissance et les taux d'intérêt nettement plus élevés qu'ailleurs aimantent tout particulièrement les investisseurs étrangers.
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