ussieBarack Obama vient juste de faire une grande concession à Moscou en renonçant à son bouclier antimissile. Mais Vladimir Poutine réclame bien davantage. En visite hier au forum d'investissement de Sotchi, la ville où se tiendront les Jeux olympiques d'hiver 2012, l'homme fort de Russie a déclaré qu'il attendait désormais de Washington un feu vert pour l'accession à l'Organisation mondial du commerce de la Russie et de ses deux proches alliés : la Biélorussie et le Kazakhstan. Il a également demandé aux États-Unis la levée des restrictions sur le transfert de hautes technologies vers son pays. Il s'est bien gardé de promettre quoi que ce soit en échange des concessions américaines et a critiqué Washington pour sa « propension à imprimer excessivement des dollars ».Le chef du gouvernement a profité du forum pour faire le point sur la situation économique en Russie, dont le PIB a plongé de 10,9 % au cours du premier semestre 2009. Il s'est déclaré opposé à une étatisation de l'économie. « Nous devons conserver une orientation libérale, car c'est ce qui attire l'investissement en Russie. » Selon lui, 17 milliards de dollars ont été investis par les étrangers dans l'économie au cours du 1er semestre 2009.déprime profondeMême s'il estime que c'est une « erreur de penser que la Russie est sortie de la crise », le Premier ministre a noté que le rythme de croissance du PIB était de 0,5 % depuis juin. Il s'est montré optimiste sur les cours de l'énergie, dont les exportations fournissent plus de la moitié des recettes budgétaires russes. Le ministère des Finances table sur un baril de pétrole à 58 dollars l'année prochaine, tandis que le patron de Gazprom estime qu'il va franchir la barre des 100 dollars.Les chiffres de l'économie russe indiquent une déprime profonde. La production industrielle a décliné de 3 % en août, une rechute après deux mois de croissance. Deux constructeurs automobiles, AvtoVAZ et GAZ prévoient de licencier respectivement 36.000 et 14.000 employés. Pour de nombreux Russes, la sortie du tunnel est encore loin.Emmanuel Grynszpan, à Moscou

latribune.fr

19 Sept 2009, 1:46

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