«La réduction du déficit budgétaire ne peut pas être le seul objectif de l'Europe»

Michel Barnier propose un débat national sur l\'Europe en France pour se mettre en situation de répondre à l\'offre d\'union politique d\'Angela Merkel. Vous adhérez ?C\'est une bonne idée, à une condition : que ce débat ne se trompe pas de cible. Tirons les enseignements du passé. Tous les débats institutionnels menés ces dernières années au niveau européen ont eu pour caractéristique de prendre beaucoup de temps et d\'irriter les populations. Si je suis élu président de l\'UMP, je veux lancer un grand débat sur l\'Europe, mais pas un débat réducteur pour savoir s\'il faut une approche fédérale, confédérale ou quel degré d\'intégration est adapté. Il faut proposer une vraie vision de ce que nous voulons à travers deux thématiques : l\'Europe qui protège et la compétitivité. On ne peut pas faire de la réduction du déficit budgétaire le seul objectif économique de l\'Europe. C\'est incompréhensible pour les citoyens. Cela ne peut pas tenir lieu de perspective. La seule perspective c\'est la compétitivité.Mais la chancelière allemande veut une réponse qui soit aussi politique et institutionnelle. Que lui répondez-vous ?Je considère que ce n\'est pas un tabou mais cela ne peut pas être exclusif parce que pour les Français, ce débat-là ne leur apporte rien. Il faut faire un \"bargain\" global. Mais le débat institutionnel quelque soit l\'énergie d\'Angela Merkel va prendre 5 à 10 ans.Nicolas Sarkozy était hostile à ce principe fondateur de la concurrence au sein du marché unique, ce qui ne semble pas être votre cas. Est-ce juste de dire que, pour vous, le problème est la concurrence externe, pas interne à l\'espace européen ?La concurrence bien sûr est un sujet. Il y a un dumping fiscal et social qui existe, y compris au sein de l\'Union européenne. Mais ce que je veux dire c\'est qu\'on ne fera pas de miracle. Je ne vois pas comment les pays les moins chers en termes de coût social en Europe vont faire d\'énormes efforts pour les augmenter et nous pour les baisser. Par contre, il y a un niveau de développement et des forces propres à l\'économie française qu\'il nous appartient de mobiliser. Ce n\'est pas l\'affaire de l\'Europe. En revanche il faut s\'occuper des frontières européennes. On ne peut pas continuer à être à ce point perméable, ce n\'est pas possible. Pour le coup, j\'adhère totalement au programme de Nicolas Sarkozy, aussi bien pour les questions de circulation de personnes, que sur tout ce qui concerne les marchés publics, ce qui concerne la capacité de l\'Europe à refuser des investissements extra-européens qui sont contraires à nos intérêts. Ici, cela a du sens d\'avoir une identité et une gouvernance européennes. 
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