Bruxelles et Washington jouent le rapprochement

Lors de leur sommet ce samedi à Lisbonne avec le président Obama, ses homologues européens, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy lui demanderont si la victoire républicaine aux élections américaines de mi-mandat l'oblige à infléchir sa ligne très internationaliste et « multilatéraliste », aux dépens de ses relations avec les Européens. Déjà la décision de la banque centrale américaine,la Fed, d'injecter 600 milliards de dollars dans son économie, provoquant la chute du dollar face à l'euro, a pour le moins irrité le Vieux Continent. Or d'autres prochaines grandes étapes internationales nécessiteront au moins une coopération transatlantique : cycle de Doha sur le commerce, conférence de Cancun sur le changement climatique, réunions du G20 pour la réforme du système financier global. Lisbonne donnera une première indication. Parce que précisément les récentes élections étaient « centrées sur l'économie et non sur la politique étrangère », elles vont « rendre la relation économique transatlantique encore plus importante », assure William E. Kennard, l'ambassadeur américain auprès de l'Union européenne, dans un entretien avec « La Tribune ». Et de rappeler que les deux blocs économiques échangent chaque année 4.000 milliards de dollars en biens, services et investissements, soit presque la moitié du PIB mondial.différents projets de gazoducsLes deux partenaires s'apprêtent ainsi à réactiver le TEC ou Transatlantic Economic Council lancé en 2007 et qui n'a jamais vraiment décollé. Ils voudraient en faire la matrice de standards et de technologies communes dans les énergies renouvelables, les réseaux intelligents ou les voitures électriques. « Nous avons là une occasion de nous mettre d'accord pour établir des standards que le reste du monde devra respecter », dit William Kennard. Washington, qui suit de près les différents projets de gazoducs sur le Vieux Continent, devrait également mettre en garde les Européens au sujet de leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Quant aux négociations commerciales internationales, « il nous faut des engagements plus ambitieux, explique l'ambassadeur, avant d'obtenir un paquet qui puisse être ratifié par notre Sénat ».
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