Bank of America peine à trouver son nouveau patron

quePourquoi un dirigeant qui réussit sa carrière voudrait-il de ce poste?? » À l'instar d'un nombre croissant d'opérateurs de Wall Street, Michael Mayo, analyste chez Calyon Securities USA, se demande comment Bank of America (Bofa) va parvenir à trouver rapidement un successeur à Kenneth Lewis. Alors que le responsable doit quitter ses fonctions de directeur général le 31 décembre, Bofa peine manifestement à attirer une pointure capable de diriger la première banque des États-Unis en termes d'actifs et de dépôts.Vilipendé par ses actionnaires et poursuivi en justice pour leur avoir caché les pertes de Merrill Lynch au moment de la reprise de la banque d'affaires sous la pression du Trésor à la fin 2008, Kenneth Lewis, de guerre lasse, a jeté l'éponge. Il a annoncé fin septembre à son conseil d'administration son souhait de quitter l'établissement auquel il a consacré quarante ans de sa vie. « Le processus de sélection continue », indique sobrement le siège de Bofa à Charlotte, en Caroline du Nord. Son porte-parole confirme que la banque espère toujours désigner son futur directeur général « aux alentours de Thanksgiving », le 26 novembre, mais se refuse « au-delà à commenter toute spéculation ».Selon les médias américains, de nouveaux entretiens d'embauche ont lieu cette semaine après que des stars de la finance ? dont Bob Kelly, le CEO de Bank of New York Mellon, et Lawrence Fink, celui de BlackRock ? ont décliné l'invitation. perle rareMalgré l'insistance de Bofa, Bob Diamond, le patron de Barclays, aurait pour sa part refusé à plusieurs reprises de se déplacer à Charlotte pour entamer des discussions. « Un candidat externe doit être prêt à accepter une réduction de son salaire, à abandonner son indépendance managériale mais aussi à s'exposer aux attaques du Congrès et de la presse », remarque Richard Bove, analyste chez Rochdale Securities. Le conseil de Bofa devra convaincre une perle rare d'accepter une rude mission?: poursuivre l'intégration de Merrill Lynch et de Countrywide Financial tout en réduisant les pertes du groupe dans l'immobilier et le crédit à la consommation. Or, faute de retour à meilleure fortune, Bofa sera incapable de rembourser les 45 milliards de dollars perçus dans le cadre du plan de soutien fédéral à la finance (Tarp). Une situation qui risque de placer durablement l'établissement sous la coupe du gouvernement américain et de l'empêcher ainsi d'accorder un salaire compétitif à ses dirigeants, actuels ou futurs.Chargé par l'administration Obama d'évaluer les rémunérations dans les sociétés n'ayant pas rendu les fonds du Tarp, Kenneth Feinberg a coupé de moitié les salaires des principaux dirigeants de Bofa, Citigroup et AIG. Dans ce contexte, la piste interne est de plus en plus évoquée chez Bofa. Brian Moynihan et Greg Curl, respectivement responsables des particuliers et de la gestion du risque, figurent dans une « short list » dressée par le conseil? divisé sur un choix qui sera lourd de conséquences. « Il faudra cinq ans à un successeur pour qu'il apprenne ce que Ken Lewis sait déjà sur le groupe », prévient Richard Bove. L'analyste affirme que « le candidat naturel pour ce poste, c'est Ken Lewis. Quelqu'un en haut lieu devrait le convaincre de changer d'avis ».
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