General Motors enthousiasme Wall Street

Pour l'occasion, la cloche d'ouverture de Wall Street, sonnée par Daniel Akerson, le PDG de General Motors, a dû rivaliser avec le klaxon d'une Chevrolet Camaro... Le retour du constructeur américain à la Bourse de New York, seize mois après sa faillite, s'annonçait triomphal et il l'a été. Dès l'ouverture, le titre GM, proposé à 33 dollars, bondissait de 9 %, s'installant au-dessus des 35 dollars. Et, à la mi-séance, l'enthousiasme restait le même. Justifié, sans doute, par la taille de l'opération (23,1 milliards de dollars si les options de surallocation sont exercées), par la perspective de voir l'État américain, jusque-là propriétaire à 61 % de GM, récupérer une partie des 50 milliards de dollars dépensés pour le sauvetage du groupe et, enfin, par le rapide redressement du groupe.Habitué à de lourdes pertes ces dernières années, GM vient d'enregistrer trois trimestres consécutifs de bénéfices. Grâce aux subsides de Washington, il se retrouve aussi quasiment vierge de toute dette. À fin septembre, il n'affichait plus que 5,6 milliards de dollars de dette court terme (il en a remboursé la moitié depuis) et 2,9 milliards de dette long terme. De plus, « il est doté d'une trésorerie de 33 milliards de dollars qui, après certaines opérations de remboursement réalisées à l'issue de son introduction en Bourse, devrait être ramenée à 28 milliards », précise Alain Lopez, analyste crédit chez Octo Finances. « La situation financière est dans l'ensemble saine », estime ce dernier.Un risque inhérent aux actifsEn façade seulement. Car si l'ardoise du constructeur a été effacée, laissant tous les porteurs d'obligations de l'ancien GM sur le carreau, il reste handicapé par sa « dette sociale ». Ses engagements retraites. Fin 2009, ils s'élevaient côté américain à 101,6 milliards de dollars et à 24,4 milliards hors États-Unis (principalement en Allemagne et en Grande-Bretagne). Retraité des actifs censés couvrir ses engagements, GM affichait fin septembre un déficit de 29,3 milliards de dollars. Rien de bien inquiétant. Mais c'est le risque inhérent à la nature même des actifs censés couvrir les engagements retraites qui l'est. Compris dans des fonds de pension dont les actifs étaient, fin 2009, de 84 milliards de dollars pour la partie américaine et de 14,3 milliards pour le reste, ces portefeuilles sont surtout investis en obligations et en actions (respectivement 42 % et 28 % pour la partie américaine, 24 % et 64 % hors États-Unis). Le risque dépend donc entièrement de la bonne santé des marchés financiers. « La volatilité des actifs du fonds de pension peut s'avérer destructrice. Les actifs doivent dégager normalement un taux de rendement de 8,5 % par an. Ce qui est ambitieux. Car si ce n'est pas le cas, le déficit continue de se creuser. Une simple baisse de 10 % de la valeur du portefeuille et ce sont près de deux années de bénéfices qui partent en fumée. » Une menace pas totalement appréhendé par les nouveaux actionnaires aujourd'hui.
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