Les investisseurs préfèrent

Rien n'y fait. Alors que les cours de l'or ont récemment touché un plus haut historique de 1.409,55 dollars, les valeurs aurifères ont certes suivi la tendance du marché physique, mais elles restent fortement sous-valorisées. En fait, les mines d'or n'ont jamais été aussi bon marché par rapport aux cours du métal jaune, « reflétant un cours proche de 1.000 dollars, soit une décote de 300 dollars », soulignait récemment, dans une note, le fond Uram, spécialisé dans l'or. Les cours du métal jaune se sont appréciés de 23 % depuis le début de l'année, tandis que l'indice sectoriel Philadelphia gold and silver index s'est apprécié d'autant. Grâce à « l'effet de levier »Phénomène surprenant si l'on sait que les valeurs aurifères sont censées faire mieux que le marché physique. Grâce à « l'effet de levier », explique Raphaël Dubois, gérant du fonds Goldsphere chez Edmond de Rothschild AM. « Les coûts d'extraction étant aujourd'hui en moyenne de 550 dollars l'once, les marges d'exploitation des mines croissent à mesure que les prix sur le marché physique se renchérissent, ce qui se traduit par une importante génération de « cash-flow », détaille ce dernier. Conséquence : le retour pour les actionniares commence à devenir intéressant. Comme d'autres, GoldCorp a récemment annoncé son intention de doubler son dividende. « Le cash flow libre des producteurs seniors couvre en moyenne plus de cinq fois le dividende actuel et pour une société comme Agnico Eagle, plus de vingt-six fois ! », souligne le fond Uram. Le phénomène n'est pas pour autant prisé par les investisseurs. Plusieurs explications à cela. Dans le secteur, les investisseurs préfèrent miser sur le marché physique qui vole de record en record, plutôt que sur les actions, « classe d'actifs qui peut être plus risquée en raison de la pression fiscale qui peut être exercée par certains États », souligne Jean-Bernard Guyon, consultant auprès de Commodities AM. Par ailleurs, « les mines aurifères pâtissent en bourse de la concurrence d'autres mines qui profitent de l'envolée du cours du sous-jacent comme le cuivre qui a récemment grimpé », souligne ce dernier. Pour autant, les experts espèrent un effet rattrapage dans les trimestres à venir. Celui-ci devrait être motivé par la consolidation du secteur. « Les opérations de fusions-acquisitions se poursuivent à l'image de l'OPA lancée mercredi par le premier actionnaire (20 %) de Ventana sur le restant du capital. Et elles se font avec des primes de plus en plus conséquentes », souligne Raphaël Dubois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.