Détente limitée pour le taux à 10 ans irlandais, faute d'annonces concrètes sur un plan d'aide

Après avoir, dans un premier temps, salué le début des discussions sur une aide à l'Irlande, les marchés de taux et de change ont finalement joué la prudence dans l'attente d'annonces concrètes. L'euro, qui a rebondi jusqu'à 1,366 dollar, a finalement abandonné ses gains et restait stable aux alentours de 1,36 dollar en fin d'après-midi. Durement attaquées ces derniers jours, les obligations d'Etat irlandaises ont poursuivi de façon très limitée le rebond initié la veille. Au lendemain de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, les responsables de la Commission européenne, du FMI et de la BCE ont entamé jeudi dans la capitale irlandaise des discussions avec le gouvernement pour jauger de la solidité des comptes publics et du secteur bancaire du pays.En charge des discussions pour le compte du gouvernement, le ministre des Finances, Brain Lenihan, a indiqué que « la possibilité de fonds de secours pour les banques » était à l'étude mais qu'« aucun chiffre n'avait été énoncé ». Il a ajouté qu'il s'agissait de fournir « du capital plutôt que des liquidités », tout en soulignant que la décision d'une demande d'aide restait du ressort du gouvernement et non de la banque centrale irlandaise, et qu'aucun accord n'avait été conclu. Des propos moins enthousiastes que les déclarations du gouverneur de la banque centrale irlandaise, Patrick Honohan, qui avait estimé un peu plus tôt qu'un « prêt substantiel » était discuté et pourrait s'élever à « plusieurs dizaines de milliards d'euros ». Recul des valeurs refugeLes annonces du ministre ont tempéré l'ardeur des intervenants. Evoluant en sens inverse des prix, le taux des obligations irlandaises à 10 ans ne baissait plus que de 3 points de base en fin d'après-midi, à 6,11 %, après avoir cédé jusqu'à 17 points un peu plus tôt. Dans le sillage du bond des Bourses européennes, les valeurs refuge cédaient du terrain, les taux à 10 ans allemand et français augmentant de respectivement 9 et 8 points de base, à 2,69 % et 3,10 %, tandis que le taux portugais augmentait de 6 points, à 6,76 %, soit 120 points de plus qu'à la mi-octobre. Le taux à 10 ans espagnol grimpait de 9 points de base, à 4,71 %, après avoir atteint 4,73 %, son plus haut niveau depuis début juillet.L'Espagne a placé ce jeudi 3,6 milliards d'euros d'obligations à 10 et 30 ans à des taux respectifs de 4,61 % et 5,48 % en nette hausse par rapport à la mi-septembre, conséquence des craintes de contagion de la crise à la péninsule ibérique. Plus que pour le Portugal, une crise en Espagne fait figure d'épouvantail. Le PIB espagnol représente en effet trois fois celui du Portugal et de l'Irlande réunis, pour un encours de dette de 500 milliards d'euros. Julien Beauvieux
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