L'Union européenne met sous pression le gouvernement grec

Peut mieux faire. Telle est en substance l'opinion énoncée mardi par les ministres des Finances de l'Eurogroupe sur le plan d'assainissement des finances publiques présenté lundi soir par leur collègue grec, Giorgos Papaconstantinou. Ces propositions « sont une étape dans la bonne direction, mais nous devons encore attendre de voir si elles seront suffisantes », a commenté Jean-Claude Juncker, fraîchement réélu à la tête de l'Eurogroupe. Le programme élaboré par Athènes a pour but de faire baisser le déficit public de 12,7 % du PIB en 2009 à 8,7 % cette année. Il prévoit notamment une économie de 10 milliards d'euros réalisée grâce à des coupes budgétaires, une hausse des recettes liée à la lutte contre l'évasion fiscale ainsi qu'à la vente de biens pour 2,5 milliards d'euros. De son côté, le ministre néerlandais, Wouter Bos, soulignait que le programme « reposait essentiellement sur des mesures ponctuelles » alors qu'il y avait « la nécessité d'une action structurelle ».Au-delà du cas grec, l'Eurogroupe s'inquiète des conséquences sur la confiance internationale dans l'euro. « Il est de notre intérêt vital comme celui de l'Europe que notre monnaie européenne garde sa crédibilité et reste un élément stabilisateur face à de potentiels développements erratiques sur les marchés financiers », a mis en garde le ministre allemand Wolfgang Schäuble.seule option pour la grèceDe leur côté, les marchés financiers, auxquels les pays ont recours pour se financer, n'ont pas été convaincus. Outre le maintien de la perspective négative sur la Grèce par l'agence Moody's, le rendement des emprunts d'État grec s'est apprécié de 120 points de base en trois mois, à 5,9 %. Et la prime de risque pour détenir ces emprunts à 10 ans en référence aux emprunts allemands de même maturité atteint 257 points de base contre 30 il y a deux ans. « La seule option pour la Grèce est, année après année, de procéder à des réductions douloureuses de ses déficits tandis que d'autres pays plus solides, comme l'Allemagne, vont réduire les impôts dès l'année prochaine. Une division risque donc de se créer au sein de la zone euro entre d'un côté, les pays forts et de l'autre, un groupe incluant non seulement la Grèce mais aussi l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et même l'Italie », souligne Steven Barrow chez Standard Bank.« Last but not least », l'Eurogroupe a rappelé le problème posé par le manque de fiabilité des statistiques dans les déboires actuels de la Grèce. Les ministres sont tombés d'accord sur la nécessité pour Bruxelles de pouvoir vérifier la fiabilité des données des États membres. Cela pourrait provoquer quelques grincements de dents.Robert Jules8,7% le niveau de déficit public espéré par athènes en 2010 (12,7 % en 2009).
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