Nouveaux casques bleus pour Haïti

Comme l'avait laissé présager Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) après sa visite en Haïti, le Conseil de sécurité a décidé, mardi à l'unanimité, l'envoi de 3.500 hommes supplémentaires, soldats et policiers, afin d'accroître l'aide aux populations sinistrées depuis le séisme du 12 janvier, tout en améliorant la sécurité que menacent des groupes de pillards à travers le pays.Préparée par les États-Unis, la résolution adoptée porte à 12.500 les personnels déployés par l'ONU, contre 9.000 jusqu'à ce jour (7.000 soldats et 2.000 policiers). À eux seuls, les Européens fourniront les trois quarts des effectifs supplémentaires de policiers (1.500 hommes).Responsable des opérations de maintien de paix à l'ONU, le Français Alain Le Roy a expliqué que ces forces permettraient de sécuriser des couloirs d'aide à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, ainsi que le long des routes entre les ports du nord et la République dominicaine.le jeu onusienAvec une hausse de 40 % de ses forces sur le terrain, l'ONU rééquilibre, arithmétiquement tout au moins, sa présence face aux États-Unis, qui ont pris le leadership dans l'organisation des secours. Hyperactifs dès le lendemain du tremblement de terre « au nom de notre humanité commune », selon l'expression de Barack Obama dans une tribune publiée par l'hebdomadaire américain « Newsweek », les Américains ont été accusés par les Européens (Français, Italiens, etc.) de gêner les opérations menées par les autres pays en Haïti, de ne pas suffisamment jouer le jeu onusien, voire de se substituer dans certains cas aux autorités haïtiennes et de parfois privilégier les secours à leurs ressortissants sur place. Les critiques portaient également sur l'importance jugée excessive qu'aurait accordée Washington à la sécurité au détriment de l'aide à proprement parler.Sans tout à fait ignorer ces reproches, Barack Obama a qualifié l'action américaine comme « l'une des plus vastes opérations de secours de l'histoire récente », et a pris date pour la reconstruction future d'Haïti. Mardi, le Club de Paris a anticipé cette étape : « Compte tenu des besoins financiers auxquels Haïti devra faire face pour sa reconstruction, les créanciers du Club de Paris appellent les autres créanciers bilatéraux à annuler la totalité de la dette d'Haïti. » Un geste de générosité qui confirme le formidable élan de solidarité en faveur de l'ile des Caraïbes. Depuis la catastrophe, relève l'ONU, l'ensemble des promesses de dons ? venant de particuliers, d'entreprises, d'organisations internationales ou d'Etats ? a déjà atteint 1,2 milliard de dollars.
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