Le plan de sauvetage immobilier mis en échec

L'administration Obama peine à le cacher : son programme de 75 milliards de dollars visant à restructurer les crédits hypothécaires de 3 à 4 millions d'Américains ? et à endiguer les saisies immobilières ? n'a pas fonctionné. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a expliqué que lors de son lancement en février, ce plan a été élaboré pour engager les banques à réduire les crédits, en remplaçant notamment des taux variables par des taux fixes, sans toucher aux prêts principaux car « cela aurait coûté beaucoup plus cher aux contribuables ». Au total, 853.700 particuliers ont bénéficié de ce plan qui, en moyenne, a réduit leurs mensualités de 500 dollars, soit une économie collective de 1,5 milliard de dollars. Mais au terme d'une période d'essai, où beaucoup ont à nouveau fait défaut sur leur prêt, seuls 66.500 d'entre eux ont obtenu une modification permanente de leur crédit. Alors que 4,6 millions d'emplois ont été détruits à travers le pays en 2009, 2,8 millions de logements ont fait l'objet d'une procédure de saisie, comprenant les avis de retard de paiement jusqu'aux évictions effectives. Ces procédures avaient bondi de 21 % sur 2008. Un record historique, à nouveau enfoncé en 2009, selon le cabinet RealtyTrac.le trésor sur la brècheFace à ces mauvaises nouvelles, le Trésor envisage, comme l'y engagent de nombreux économistes, de réviser son programme pour diminuer le prêt principal des chômeurs et de ménages « sous l'eau ». Un terme qui désigne les particuliers dont la dette hypothécaire est supérieure à la valeur de leur logement. Compte tenu de la chute de 28 % des prix de l'immobilier depuis 2006, quinze millions d'Américains sont submergés. Directrice générale d'Amherst Securities, Laurie Goodman prévient qu'en l'état, le plan fédéral est « voué à l'échec » et qu'à l'avenir, elle anticipe sept millions d'expulsions. Car les particuliers ne pourront faire face à des mensualités trop élevées par rapport à leurs revenus. Ou bien, ils seront tentés de procéder à un « défaut stratégique », c'est-à-dire de ne plus honorer leurs mensualités pour un logement dévalorisé, quitte à en racheter un autre? bradé à l'issue d'une saisie ! Un phénomène qui se répand aux États-Unis.S'il se résout à changer de stratégie, le Trésor devra se montrer généreux. Chef de Economy.com, Mark Zandi suggère que Washington aide les banques qui acceptent de réduire les remboursements des clients incapables de faire face à leurs obligations. Pour l'instant, celles-ci sont réticentes, craignant d'importantes dépréciations. Pour ranimer le secteur, le Trésor devra agir vite : les crédits d'impôts de 8.000 dollars accordés aux nouveaux propriétaires ? une mesure très populaire ? expireront prochainement. É. C., à New York
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