La vie de Larry Gopnik, professeur d'université dans le Midwest, s'écroule lorsque sa femme lui annonce qu'elle le quitte pour le voisin, veuf depuis trois ans. Son univers étriqué implose. Dans la foulée, des lettres calomnieuses affluent à son sujet alors qu'il attend d'être titularisé à la fac. Un étudiant coréen ayant échoué à l'examen parvient à le soudoyer, à « l'insu de son plein gr頻.Côté famille, ce n'est guère plus brillant. Son frère Arthur, sociopathe avéré vivant au crochet des siens, erre toute la journée dans la maison en gribouillant des signes cabalistiques. À l'approche de sa Bar Mitzvah, son fils Danny prête une oreille distraite à ses professeurs de l'école rabbinique, fume de l'herbe, écoute du rock et ne se passionne que pour les séries télévisées. Sa fille Sarah vole de l'argent dans le portefeuille de son père pour se faire refaire le nez.DéfouloirPressé de toutes parts, prié par l'amant de sa femme d'aller dormir à l'hôtel en attendant le divorce, victime d'un accident de voiture, Larry craque. Il décide de se tourner vers Dieu, ou plutôt vers ses représentants, les rabbins de la communauté, pour tenter d'obtenir des réponses. Mais, du rabbin junior obnubilé par son sacerdoce, au rabbin sans âge, aussi difficile à rencontrer que Dieu lui-même, ceux-ci ne lui sont d'aucun secours.Les frères Coen ont conçu ce film comme un défouloir. Voire une autobiographie cruelle. À commencer par cette galerie de personnages hauts en couleur, caricaturaux et bien sentis, qui peuplent un univers de carton pâte, celui des banlieues américaines du Midwest des années 1960. La révolte germe, on la conçoit à travers le personnage du fils ou de la voisine délurée. L'humour juif tourne à plein régime. Côté technique, la maîtrise du duo est inattaquable. Joel et Ethan Coen n'en sont pas à leur coup d'essai. Mais si on ne peut qu'applaudir leur virtuosité derrière la caméra, on déplore le fait qu'ils peinent à émouvoir, exactement pour la même raison. Charles Faugero

latribune.fr

20 Jan 2010, 16:56

Partager :