Hollande appelle les entreprises françaises à revenir en Grèce

C\'est tout sourire, « convaincu » et « satisfait » que John A. Costopoulos, Pdg d\'Hellenic Petroleum est sorti de la conférence donnée par François Hollande, le premier ministre Grec Antonis Samaras et les fédérations patronales. Comme revigoré dit-il par « les arguments du Président Français », John A. Costopoulos assure que « désormais, c\'est le moment d\'entreprendre !»  L\'intervention de François Hollande ce mercredii à l\'hôtel Hilton d\'Athènes, a en effet charmé le parterre de centaines de patrons grecs et français, réunis aujourd\'hui du Medef et du SEV (fédération des entreprises helléniques). Rupture avec l\'austérité« Je tenais à soutenir la Grèce. Aucun peuple n\'a subi une telle épreuve », a entamé François Hollande déplorant que pendant «les six années de récession » qu\'a vécues la Grèce, elle a « perdu 25% de sa production.» Mais dans la suite de son discours le Président français a préféré, aux termes désormais barbares, de « rigueur » et « austérité »,  les mots « croissance » et « investissement. » Il est allé jusqu\'à évoquer une « nouvelle phase » pour le pays. Elias Clis, membre de la SEV, présent lors de la conférence, adhère à la position du socialiste. Pour ce Grec, « la période de doute sur la sortie de la Grèce de la zone euro est finie. » Et de constater : « Aujourd\'hui, nous avons enregistré un message de confiance de la part de François Hollande, il est bienvenu pour les patrons. »« Notre rôle est d\'investir » « Que peut aujourd\'hui faire la France pour la Grèce ? Investir !», a martelé François Hollande devant les entrepreneurs acquis à sa cause. « Il ne s\'agit plus de la responsabilité des Etats (d\'aider la Grèce), mais des entreprises.»  John A. Costopoulos d\'Hellenic Petroleum rappelle que « ces dernières années, des entreprises françaises ont abandonné la Grèce, en particulier les banques», à l\'instar des enseignes Carrefour, Société générale, Crédit agricole, qui disparaissent peu à peu des rues d\'Athènes. L\'entrepreneur déplore que « les investissements sont devenus moindres en Grèce, alors que nous avons pourtant une main d\'œuvre diplômée et une position géographique stratégique.»Aussi, si 120 marques françaises, comptant 32 000 salariés sont présentes en Grèce, François Hollande a appelé les investisseurs à « renforcer leur présence.» Il a également invité les Français à saisir les appels d\'offres de la Grèce, en référence aux nombreuses privatisations lancées dans divers secteurs, destinées à rapporter 19 milliards d\'euros au gouvernement grec. « Les entreprises françaises ne sont pas assez présentes dans le processus », estime pour sa part John A Costopoulos. Si les Qatari, les Russes, les Chinois se montrent en effet très intéressés par les privatisations, les Français, eux, se font plus discrets. Un geste de la Caisse des dépots?« Nous avons examiné la liste des privatisations avec Antonis Samaras », a rapporté François Hollande. « La France a par exemple un investisseur dans le secteur des jeux (intéressé par la loterie grecque qui est à céder) mais dans le domaine de l\'énergie nous devons aller chercher plus loin», a-t-il admis. François Hollande a enfin évoqué la levée de fonds d\'investissements pour le pays « à la demande d\'Antonis Samaras. » Le Premier ministre grec a notamment appelé à un geste en provenance de la Caisse des dépôts pour soutenir les PME grecques. Ce discours anti-austérité tenu aujourd\'hui par François Hollande reste néanmoins en contradiction avec le vote récent budget « de rigueur » européen, qui ampute de 30% les aides structurelles à la Grèce. « Ce budget n\'est pas celui que j\'aurais établi moi-même », s\'est-il fermement défendu. Création d\'un conseil commun des entreprises grecques et françaisesA l\'issue de la conférence, sous les flashs et les applaudissements, les dirigeants français et grec ont officialisé la création d\'un Conseil commun des entreprises grecques et helléniques. « Ce nouveau partenariat sera très utile pour les deux pays », assure Yanis Stournaras, le ministre des Finances. Ce groupe vise à rapprocher les patrons des deux pays et à développer les partenariats et implantations respectives. Pour François Hollande, « il permettra aux entreprises de la France et de la Grèce d\'analyser les différents secteurs d\'activité.» Antonis Samaras assure lui qu\'il permettra à la Grèce « de se tourner davantage vers l\'étranger.» 
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