Haïti, l'une des pires catastrophes des temps modernes

Si le nombre de victimes du séisme qui a récemment frappé Haïti semble se stabiliser - autour de 250.000 - les estimations, en matière de coût de reconstruction, ne cessent de croître. Selon une étude publiée par la Banque interaméricaine de développement (BID), les moyens financiers nécessaires pour remettre l'île en état pourraient s'élever non pas à 5 milliards de dollars, comme prévu initialement, mais plutôt dans une fourchette allant de 7,2 à 13,2 milliards de dollars. Les auteurs de l'étude de la BID ont comparé diverses catastrophes - 2.000 sur les quarante dernières années - et combiné les chiffres de victimes d'Haïti avec ces données pour arriver à cette nouvelle estimation. Pire que le NicaraguaSurtout, ils concluent que le tremblement de terre qui a ravagé l'île restera dans les annales comme le plus terrible de l'époque contemporaine. Il a en effet causé cinq fois plus de morts par million d'habitants que la catastrophe naturelle la plus grave avant Haïti, le tremblement de terre de 1972 au Nicaragua (entre 20.000 et 25.000 morts par million d'habitants en Haïti, contre 4.000 au Nicaragua). Le constat est le même si l'on compare Haïti avec d'autres catastrophes récentes. Ainsi, avec 140.000 morts, le cyclone Nargis, qui a frappé le Myanmar en 2008, correspond à moins de 3.000 victimes par million d'habitants, tandis que le tsunami de 2004 en Indonésie est équivalent à 772 victimes par million d'habitants (nombre total des victimes en Indonésie : 166.000). L'ampleur de la catastrophe haïtienne dépasse donc ce que les experts craignaient. L'étude de la BID sert aussi, selon ses auteurs, à alerter la communauté internationale sur l'énormité des besoins et l'immense défi que représentera la reconstruction du pays. « Les sommes qui seront nécessaires vont au-delà des moyens d'une seule agence ou d'un seul type de donation bilatérale », soulignent les experts de la BID, cités par le « New York Times ». La coopération internationale sera donc essentielle pour remettre le pays sur les rails. Cela prendra du temps, cependant. Selon les données historiques compilées par la BID, l'expérience montre que même dix ans après une catastrophe, la croissance économique d'une nation affectée est de 30% inférieure au taux qu'elle aurait dû avoir. L. J. B.
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