Philips : la justice suspend le plan social à Dreux

Le tribunal de grande instance de Chartres (TGI) a ordonné, vendredi en fin d'après-midi, la suspension du plan social de l'usine Philips de Dreux dans l'attente d'une meilleure information du comité d'entreprise et la reprise du travail des salariés. Il a ordonné aussi le libre accès au site des membres du comité d'entreprise. L'entreprise devra verser 25.000 euros d'astreinte par jour de retard. Les juges avaient été saisis d'un recours en référé par les salariés du site de fabrication de téléviseurs à écran plasma, qui contestent les conditions de la fermeture. Reprendre les négociationsVendredi matin, les salariés de Philips ont pu à nouveau accéder à l'usine. S'ils manifestaient une certaine satisfaction, de nombreux ouvriers affichaient cependant de la résignation face à la décision d'arrêt définitif de la production. Le bras de fer entre les syndicats et la direction a été arbitré la veille par le ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi, qui a obtenu que les salariés puissent pénétrer dans les locaux. Malgré ce « geste symbolique », selon les délégués syndicaux, la production n'a pas repris et le PDG de Philips France, Joël Karecki, a confirmé, vendredi matin, qu'« il n'y aurait plus d'emplois Philips à Dreux prochainement ». Avec cette décision de justice, la direction de Philips va devoir reprendre les négociations. Joël Karecki a cependant rappelé que la procédure d'information-consultation des représentants du personnel a fait l'objet de seize réunions durant quatre mois.Propositions d'emplois... en HongrieLe PDG de Philips France a reconnu « un certain nombre de problèmes de communication » qui ont été « difficiles à vivre » par les salariés. « L'obligation que l'on a eu de proposer les jobs en Hongrie à 450 euros, qui est une obligation légale pour une entreprise internationale comme la nôtre, est quelque chose de dramatique en termes d'impact », a-t-il reconnu. Les salariés s'étaient dit choqués de recevoir, après l'annonce de la fermeture du site, des propositions d'emplois en Hongrie pour des contrats payés 450 euros par mois. D'autant que l'annonce de la fermeture du site dès le lundi 15 février leur avait été mentionnée par courrier recommandé le samedi précédent.En octobre 2009, la direction du groupe néerlandais avait annoncé son intention de fermer le site d'assemblage de télévisions à écran plasma qui enregistre des pertes importantes (413 millions d'euros en 2008). L'usine de Dreux, qui employait encore 212 salariés, a déjà perdu 350 emplois en 2005 et 279 emplois en 2008. Elle était la dernière à assembler des téléviseurs en France. Les autres usines du groupe produisent des équipements électriques.
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