De nouveaux campus pour inscrire l'université dans la ville

Si la Sorbonne, la plus ancienne université française, est restée un beau bâtiment, nombre d'universités édifiées dans les années soixante sont vétustes et ne fonctionnent pas en synergie avec la ville. Le campus de Jussieu, récemment rénové, a longtemps été perçu comme un camp retranché. En outre, certains campus comme Rangueil à Toulouse ont été édifiés dans des lieux excentrés.Précisément, le plan Campus en faveur de l'immobilier universitaire, qui entend faire émerger «?douze pôles d'excellence?», vise notamment à mieux inscrire les universités dans la ville. «?Il s'agit de concevoir des projets entre 200 et 400 millions d'euros qui ne se limitent pas à un bâtiment mais se comprennent à l'échelle d'un quartier?», note-t-on au cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse. « Il faut réfléchir aux abords de l'université, aux accès et à l'interaction des bâtiments. » L'architecte Jean-Marie Duthilleul a été chargé dans ce cadre de présider un comité d'orientation (voir ci-contre).« Suite aux événements de mai?1968, les élus de l'époque avaient préféré installer les campus en dehors des villes, sur le modèle américain, ce qui a donné Talence à Bordeaux ou la Doua à Lyon, observe l'architecte Frédéric Ragot de l'atelier Arche qui a réalisé l'extension de Lyon 2. Mais ce type de campus éloigne les étudiants de la vie urbaine (alors qu'ils sont un facteur d'attractivité pour les métropoles) et oblige à prévoir pour eux des structures spécifiques (restaurants, pharmacie, résidences universitaires). Aussi, le concept de campus universitaire urbain semble mieux adapté. » « L'université dans la ville apporte un plus en termes de vie et de qualité au lieu d'implantation », renchérit l'architecte Jean Guervilly, mention spéciale Équerre d'argent en 2008 pour le pôle universitaire de biologie à Paris, un îlot ouvert assorti de jardins qui donnent sur la rue. Il prône « des petites unités réparties dans la ville, avec des bistrots et des boutiques, et une alternance entre bureaux, logements et bâtiments universitaires ».Complexité des processusLas, l'opération Campus a pris du retard. Ainsi, en Île-de-France, il n'y a eu encore aucun appel à projet en raison de la complexité des processus de regroupement des universités et des problèmes de maîtrise foncière. Mais certaines réalisations en cours comme la reconstruction du site de Paris IV-Sorbonne Clignancourt illustrent les nouveaux enjeux. « L'idée directrice de ces premiers projets est que les universités ne vivent plus en circuit fermé, ne soient plus des espaces réservés et participent au renouvellement urbain », note Christophe Soisson, directeur chez Bouygues Bâtiment Île-de-France, chef de file du groupement en charge de l'opération. « Ainsi, Paris IV-Clignancourt comptera un gymnase, une bibliothèque et une salle d'auditorium qui seront accessibles au public en dehors des heures d'ouverture de l'université.?»
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