Pécresse cherche en Allemagne des pistes pour le grand emprunt

Ce jeudi, Valérie Pécresse va mener toute la journée un marathon de concertations avec tous les acteurs concernés par les appels à projets du grand emprunt : conférence des grandes écoles, pôles de compétitivité, conférence des présidents d'université... Les syndicats ont de leur côté déjà été consultés. L'objectif ? Définir les critères d'organisation des cinq à dix futurs campus d'excellence (rebaptisés récemment « initiatives d'excellence ») qui seront financés à hauteur de 7,7 milliards d'euros dans le cadre du grand emprunt. « Nous voulons garder le maximum de souplesse », déclare la ministre à « La Tribune » à l'occasion d'un déplacement en Allemagne. De fait, alors que les pôles de recherche et d'enseignement supérieur devaient dans un premier temps être la référence, l'opposition des universitaires à des schémas trop figés a conduit le gouvernement à assouplir ses projets.L'exemple de MunichAfin de préciser ses orientations, Valérie Pécresse est donc allée chercher l'inspiration à l'université technique de Munich (TUM), l'un des établissements allemands sélectionnés par l'« Excellenzinitiative » lancée en 2005. Une mesure qui a financé, à hauteur de 1,9 milliard d'euros sur cinq ans (75 % par l'Etat fédéral, 25 % par les Länder), dans le cadre d'appels à projets, 9 universités d'excellence, 39 écoles doctorales et 37 pôles d'excellence. Une deuxième phase vient d'être lancée pour, cette fois, 2,7 milliards d'euros, dont les résultats seront connus en 2012. Pour Valérie Pécresse, l'expérience allemande est exemplaire à plus d'un titre : diversité des modèles sélectionnés, critères retenus (visibilité internationale des écoles doctorales, « clusters » d'excellence associant laboratoires, valorisation de la recherche et pépinière d'entreprises, et stratégie d'avenir) et liberté des jurys internationaux (aucune université des ex-Länder de l'Est n'a été sélectionnée). Il ne serait donc pas étonnant de retrouver ces critères dans les initiatives françaises, même si la liberté des jurys ne saurait s'affranchir des arbitrages du commissariat général à l'investissement. Par ailleurs, nuance Monique Canto-Sperber, directrice de l'ENS Ulm, « l'action allemande a bénéficié du soutien de proximité des Länder et d'une forte coopération entre université et industrie qui n'existe pas en France ».Dans l'immédiat, comme annoncé par Matignon, ce sont les appels à projets relatifs à la santé, aux biotechnologies (1,55 milliard d'euros octroyés en trois tranches) et aux équipements d'excellence qui seront lancés en premier, « dans une dizaine de jours », précise la ministre. Les appels d'offres des initiatives d'excellence devraient de leur côté être lancés entre juillet et septembre.
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