Le PS engage la confrontation sur les retraites

Nicolas Sarkozy en parle comme de la « mère de toutes les réformes ». Mais pour Martine Aubry, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, la confrontation avec le gouvernement sur les retraites s'annonce comme « la mère de toutes les batailles ». La direction du Parti socialiste a adopté mardi soir son contre-projet de réforme, qui prévoit notamment une taxation financière et bancaire, et le maintien de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans (voir « La Tribune » du 19 mai).Il y a eu quasi unanimité sur le texte, même si par exemple Manuel Valls, représentant de l'aile droite du parti, s'est abstenu. Confortée par cette réunion du bureau national, Martine Aubry va lancer la diffusion d'un tract à dix millions d'exemplaires et entamer un « Tour de France » pour présenter aux Français une réforme « efficace, juste et durable ». Ce qui n'est évidemment pas l'avis du gouvernement (lire ci-dessous). Recevant mercredi matin des journalistes à son bureau, rue de Solferino, Martine Aubry a répliqué en fustigeant les « très bons artificiers » du gouvernement « en matière de déficits ». La maire de Lille a estimé « ne pas avoir de leçons de gestion à recevoir de la droite » qui, après l'avoir longtemps appelée « la dame des 35 heures », vient de la rebaptiser « dame des impôts ». « On a mis un petit pétard sous les bancs. Demander trois milliards d'euros aux banques, ce n'est que justice », a lancé la première secrétaire du PS. Avant de s'en prendre aux « dépenses fiscales » du gouvernement Fillon en faveur des plus aisés et d'ironiser sur le document « baratineux » élaboré par le ministère du Travail pour la deuxième phase de concertation sur les retraites.Martine Aubry a aussi voulu minimiser les divergences entre « gauche » et « droite » du PS sur la question de l'allongement de la durée de cotisation. « Nous actons que nous sommes à 41 ans en 2012 et que nous serons à 41 ans et demi en 2025 », comme « la loi le propose aujourd'hui », a-t-elle insisté. Une « crédibilité globale »Martine Aubry ne veut toutefois pas faire des retraites le seul élément sur lequel les Français seraient amenés à juger une possible alternative. « La crédibilité du Parti socialiste est globale », affirme-t-elle, en promettant la définition d'un « nouveau système de sociét頻. Ce jeudi, les militants socialistes doivent d'ailleurs adopter par vote la matrice du projet pour 2012.
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