Incertitude en Thaïlande après l'écrasement des « chemises rouges »

L'armée thaïlandaise a beau avoir évacué les « chemises rouges » des rues de Bangkok dans la nuit de mardi à mercredi, la tension politique n'en est pas moins montée d'un cran entre pro et anti Thaksin, du nom de l'ancien premier ministre chassé du pouvoir en 2006 sur fond de corruption. Mercredi, certains observateurs redoutaient même que s'instaure une véritable logique de guerre civile entre les deux camps. Lors de leur repli face aux troupes gouvernementales, les « chemises rouges » ont d'ailleurs mis le feu à au moins 25 immeubles dans la capitale thaïlandaise. La semaine dernière, le compromis ne semblait pourtant pas loin. Dans une tentative de conciliation avec les « chemises rouges » qui réclamaient sa démission immédiate, le premier ministre Abhisit Vejjajiva a mis sur la table un « plan de paix » prévoyant la dissolution du Parlement dès l'automne et des élections anticipées le 14 novembre au lieu de l'an prochain. Mais les « chemises rouges » ont alors formulé de nouvelles demandes, provoquant le retrait du plan de Abhisit Vejjajiva. L'obstination des « chemises rouges » à obtenir des élections anticipées n'est guère surprenante. Le camp pro-Thaksin a bon espoir de sortir vainqueur d'un nouveau scrutin législatif. Il est représenté par le parti Pheu tai, né de deux mouvements en faveur de Thaksin Shinawatra, et jouit du soutien des populations rurales et provinciales. Mais l'un des enseignements des manifestations de ces six dernières semaines est qu'une certaine frange de bangkokois est tentée de rallier le camp des « chemises rouges ».dos au murEn face, le gouvernement, soutenu par l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), semble dos au mur. Déjà contestée, la légitimité de Abhisit Vejjajiva s'est encore détériorée après les récents heurts survenus entre l'armée et les manifestants, qui se soldent par une soixantaine de morts. Le pouvoir a déclaré le couvre feu non seulement dans Bangkok matin mais aussi dans plusieurs provinces. Toutes les institutions financières seront closes jusqu'à la fin de la semaine.Laurent Chemineau
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