L'atlas de la compétitivité des économies illustre l'émergence d'une nouvelle géographie mondiale

N'en déplaise aux « déclinologues », la France n'est pas forcément en passe de s'enfoncer dans la léthargie économique. A preuve, elle progresse dans le palmarès concocté tous les ans par le suisse IMD (*) en matière de compétitivité des Etats. Un hit-parade très attendu par les chefs d'entreprise, qui l'utilisent dans leur stratégie d'implantation à l'étranger. A la 28e place l'an dernier, l'Hexagone passe ainsi à la 24e cette année. Certes, en matière d'investissements directs étrangers, la France profite d'avantages naturels ? le fait qu'elle soit au centre de l'Europe offre un tremplin idéal pour rayonner sur tout le Vieux Continent, ou anciens : ses infrastructures, en matière de transport, notamment, sont excellentes. Elle bénéficie également d'efforts plus récents, visant à stimuler les investissements en recherche et développement. Sans oublier ses performances économiques de base, à savoir une croissance moyenne de 1,5 % sur la période 2000-2009, comparée à une progression de seulement 0,8 % en Allemagne. L'Allemagne passe de la 13e l'an dernier à la 16e place cette année. 327 critèresAu fil des 327 critères (quantitatifs pour deux tiers et qualitatifs pour un tiers) pris en compte pour établir le palmarès, une nouvelle géographie ressort. En Europe, d'abord. D'autant que l'accent a été mis cette année sur la dette. Le fossé reste entier entre les pays qui n'inspirent pas confiance quant à leur capacité à réduire et rembourser leur dette, tels que l'Espagne (classée 36e cette année), le Portugal (37e), ou la Grèce (46e) et ceux qui, comme la France et l'Allemagne, bénéficient d'une meilleure perception. Dans le monde, ensuite. « Nous assistons clairement à l'émergence d'un bloc mondial du Sud », remarque le professeur Stéphane Garelli, qui dirige le centre de compétitivité mondiale à l'IMD. De fait, pour la première fois, Singapour et Hong Kong (voir encadré) détrônent les Etats-Unis en tête du classement. Mais ce n'est pas tout. Grâce à une croissance de nouveau phénoménale, la Chine marque des points, passant de la 20e place l'an dernier à la 18e cette année. Même progression pour d'autres pays émergents : l'Indonésie se hisse de la 42e à la 35e place, le Brésil passe du 40e rang au 38e et l'Afrique du Sud du 48e au 44e. « Ce qui nous semble le plus intéressant, poursuit Stéphane Garelli, c'est que ces pays, en Asie, en Amérique du Sud ou en Afrique, forment un bloc de plus en plus autosuffisant, en ce qui concerne les ressources naturelles et les débouchés. » Autant dire que l'Europe ne pourra pas forcément s'appuyer sur eux à l'avenir pour tirer sa croissance... n (*) International Institute for Management Development.
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