Les angoisses de Laurence Parisot

Effet jet lag ? Tout juste revenue du B 20 (B comme Bizness) qui se tenait en marge du G 20 de Los Cabos au Mexique, c’est une présidente du Medef au message passablement pessimiste qui s’est présentée devant la presse mardi 19 juin. Parlant d’un  \"moment grave, historique ; un moment de vérité\". Evoquant aussi, la \" peur d’un étranglement programmé\", une \"inquiétude immense \". Laurence Parisot est-elle une femme au bord de la crise de nerfs ? Apparemment, non. Mais la présidente du Medef voit les nuages s‘amonceler sur l’Europe en général et la France en particulier. \"Les dirigeants des patronats de Turquie, d’Afrique du Sud mais aussi des économistes américains m’ont dit ne plus rien attendre de l’Europe\". C’est donc la situation de la zone euro qui angoisse d’abord la présidente du Medef.Vers les Etats-Unis d’EuropeAu-delà des difficultés techniques à surmonter, l’Europe souffre surtout, selon elle, d’un déficit d’union politique. \"Nous avons besoin de faire un pas de géant européen\" a-t-elle plaidé. \"Nous lançons un appel pour une union de l’Europe. Il nous faut une nouvelle gouvernance plus démocratique, plus accessible, plus simple, plus lisible. Si nous voulons une Europe qui compte nous devons parler d’une seule voix sur la finance, la défense, la politique étrangère. Il nous faut une Union budgétaire avec un ministre européen du budget\". Souhaitant aller vite, Laurence Parisot propose la constitution d’un groupe d’hommes de bonne volonté, issus des sphères politique, économique et syndicale, qui seraient capables de \" formuler les modalités d’un renforcement démocratique de l’Union européenne \". Une proposition qu’elle relancera  le 26 juin à Bruxelles, lors d’une réunion de tous les patronats européens \"afin de dire notre vision d’une Europe à la hauteur des défis du monde d’aujourd’hui, à la veille du sommet politique des 28 et 29 juin\".Grande inquiétude sur les projets du gouvernementEt ce n’est pas la nouvelle donne en France qui va calmer les angoisses de Laurence Parisot... \"Nous avons des inquiétudes sur les décisions qui vont être prises, qu’elles soient déconnectées de la vie des entreprises (…). Nous allons être très vigilants sur l’action du gouvernement à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances rectificative de cet été, et des projets de lois de finances 2013 et de financement de la Sécurité sociale\". Déjà, pour Laurence Parisot, un très mauvais signal a été envoyé avec le projet de nouvelle taxe de 3% sur les dividendes distribués par les entreprises, \"ce qui va conduire les investisseurs privés à moins investir chez nous et à aller voir ailleurs\". Le Medef craint que le matraquage fiscal sur les entreprises soit violent,  ce qui conduira à aggraver davantage le déficit de compétitivité du \"Made in France\". Et nouveau coup de déprime de la présidente du Medef : \"De partout nous remontent des informations sur l’effondrement des marges des entreprises, d’une chute des carnets de commandes, de tensions sur les trésoreries, de projets d’embauches gelés, de projets d’investissements suspendus ou annulés \"… Bref, la crise européenne et l’arrivée de la nouvelle majorité socialiste en France plombent le moral de Laurence Parisot qui broie du noir. 
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