Un livre blanc piloté par Moscovici veut "taxer" les concurrents de Renault et de PSA

L\'objectif est ambitieux : \"regagner 500.000 véhicules par an\" en France en \"renouvelant l\'approche du marché par les segments B (Ndlr : petites voitures type C3), B2 (petites plus raffinées genre 208, DS3) et  M1 (moyennes inférieures type 308, Mégane)\". En clair : tout faire pour favoriser les véhicules \"made in France\" ! Au détriment des belles allemandes. Quitte à recourir à une forme de protectionnisme déguisé en mesures écologiques pour détourner le client de ces fameux hauts de gamme germaniques.Telle est la recommandation phare du tout nouveau livre blanc sur l\'automobile de l\'Acsia (Association des collectivités sites d\'industrie automobile) regroupant les élus territoriaux directement concernés par l\'industrie auto en France. Un livre blanc qui devrait servir de base aux réflexions du nouveau gouvernement sur l\'automobile. Parmi les membres de l\'Acsia figurent le nouveau ministre de l\'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, également président de la communauté d\'agglomération du pays de Montbéliard (usines PSA), député du Doubs, Philippe Bonnin, maire de Chartres de Bretagne (site également PSA), vice-président du Conseil général d\'Ille-et-Vilaine, Arlette Grosskost, vice-présidente de la région Alsace, députée du Haut-Rhin, les maires de Poissy ou de Cléon...Audi, Mercedes et BMW visésLe libre blanc n\'y va pas par quatre chemins. Les élus  proposent carrément de \"rendre le marché français plus clairement hostile (fiscalement en particulier)aux véhicules gros émetteurs de carbone et encombrants \". Sus aux Audi, Mercedes, BMW. Pour rendre la mesure acceptable par le gouvernement de Berlin, le livre blanc veut mettre en avant \"les exigences du développement durable\" qui \"permettent de rendre politiquement correcte ou européo-compatible\" une telle politique. C\'est dit sans ambages. Le livre blanc propose de \"réorienter la quête de la valeur vers les véhicules plus petits, construits sur les plateformes où les constructeurs français et leurs sites sont encore dans la course\". Cela \"peut être une réponse acceptable et pertinente\". Sans aborder le sujet des questions douanières \"brutalement\", un \"travail sur les règlementations vis-à-vis des normes écologiques à l\'importation s\'imposera  inéluctablement\".\"New Deal écologique\"Mettant en avant la \" montée inévitable (parce qu\'indispensable) des problématiques environnementales et d\'un développement très dynamiquedes politiques de recherche\", ce livre blanc propose donc une \"approche plus éco-compatible\", qualifiée de \"New Deal Ecologique\" automobile. Tout ça pour \"offrir une sortie de la spirale du déclin\" à une l\'industrie auto française sinistrée et \"retrouver une situation d\'excédent commercial qui permettra de ne pas fermer de sites\",  tout en \"endiguant les risques de délocalisation vers les nouveaux Etats membres (NEM) de l\'Union européenne\" en \"initiant une diplomatie automobile qui promeut la croissance des débouchés locaux au nom du développement durable\".Enrayer le déclinBaptisé \"Enrayer le déclin du site automobile France\", ce livre blanc part en tout cas d\'un constat malheureusement réaliste : \"c\'est celui qu\'impose une décennie de désindustrialisation automobile de la France qui, si elle n\'a pas été marquée par des fermetures de sites, a néanmoins vu s\'orchestrer presque partout le déclin des effectifs et des volumes\". La France est \"aujourd\'hui importatrice nette d\'automobiles. Les exportations des usines des constructeurs français (de l\'ordre de 300.000 voitures par an) ne suffisent plus à compenser le fait qu\'un million d\'immatriculations (965.827 en 2011) sont assurées par des marques non françaises\", reconnaissent les auteurs de ce livre blanc.
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