Pays-Bas : campagne électorale axée sur l'Europe et la crise

Emile Roemer, qui part favori pour devenir Premier ministre après les législatives du 12 septembre, a créé la polémique le 16 août, dans un entretien au quotidien économique Het Financieele Dagblad. « Il y a une crise de confiance, au niveau de la consommation comme de la production, a-t-il expliqué. Il est idiot de ne pas tenir compte de cette situation et de se focaliser sur les 3% de déficit budgétaire. Et il faudrait que je paie une amende ridicule en cas de dépassement ? » Et de répondre en anglais à cette question : « Over my dead body ! » La gauche en têteEmile Roemer, candidat du Parti socialiste (PS), une formation située plus à gauche que les travaillistes du PVDA, caracole en tête dans les sondages. La dernière enquête d’opinion, publiée le 15 août par le programme télévisé Een Vandag, le crédite de 39 sièges sur 150 au Parlement. Soit huit sièges de plus que son principal concurrent, le parti libéral VVD du Premier ministre sortant, Mark Rutte. Emile Roemer, ex-instituteur de 40 ans, un populiste de gauche qui passe pour le Jean-Luc Mélenchon des Pays-Bas, continue d’exploiter le ressentiment anti-européen et le sentiment d’injustice des Néerlandais. Il préconise la restauration de l’Etat-providence pour lutter contre le chômage, qui a atteint 6,5% en juillet, son plus fort niveau depuis 1996. Son programme : augmenter les dépenses publiques et investir notamment 3 milliards d’euros pour relancer le secteur de la construction. Les autres partis préconisent au contraire de poursuivre la cure d’austérité lancée par les libéraux, au pouvoir ces deux dernières années. Question bancaire au centre des débatsEmile Roemer a provoqué un déluge de critiques, y compris chez ses alliés potentiels, dont il aura besoin pour former la prochaine coalition au pouvoir. Les centristes du parti D66 estiment qu\'on ne « peut plus le prendre au sérieux ». Au centre-droit, l’Appel chrétien démocrate (CDA), au pouvoir de 2001 à 2010, lui reproche de « blâmer l’Europe et laisser la note à nos enfants ». Moins virulents, les travaillistes trouvent sa sortie « mal avisée ». Diederick Samson, le candidat du Parti du travail (PVDA), a présenté le 16 août un programme qui vise essentiellement à assainir le secteur financier, perçu comme le principal fauteur de troubles depuis la crise financière de 2008. Il préconise ainsi le maintien de la banque ABN-Amro dans le secteur public, sous contrôle de l’Etat. La plus grande banque néerlandaise avait été partiellement nationalisée, de manière temporaire, dans le cadre d’un plan de sauvetage des banques fin 2008. Les chrétiens démocrates sont sur la même longueur d’ondes que les travaillistes. Sybrand Van Haersma Buma, le chef de file de la CDA, souhaite la création d’un Conseil de l’ordre des banquiers et la possibilité de poursuites pénales contre ces derniers.   
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