Les télécoms contre-attaquent en Bourse

Début 2010, on pouvait se demander si les grands opérateurs télécoms ne feraient pas mieux d'utiliser leur cash pour se développer plutôt que de distribuer des dividendes offrant des rendements de l'ordre de 8 %. Délaissé au profits des cycliques, le secteur subissait de plein fouet les nouvelles anxiogènes provoquées par la crise de la dette souveraine. Le 25 mai, à son plus bas, l'indice Bloomberg Europe des opérateurs télécoms reculait de 13 % sur l'année. Ses trois principales valeurs (Vodafone, Telefonica et France Télécome;lécom) chutaient de 9,67 %, 24,95 % et 20,35 %. Dynamique fragileDepuis, pourtant, avec un rebond de près de 16 %, l'indice est à nouveau dans le vert. Il faut dire que les mastodontes du secteur ont presque tous délivré des résultats semestriels de qualité. Ainsi Vodafone a renoué, pour la première fois depuis le début de la crise, avec une croissance organique de ses ventes de services (+ 1,1 %), coeur de son métier. France Télécome;lécom a confirmé ses ambitions de génération de cash-flow organique pour 2010-2011 et annoncé un endettement en baisse de 8 % sur six mois. Dans le même temps, les premiers signes de ralentissement de la reprise américaine se sont fait toutefois sentir, faisant craindre une dynamique économique américaine beaucoup plus fragile que prévu. Valeurs réputées peu risquées associant valorisations basses (Vodafone ne se paye que 9,78 fois ses bénéfices estimés pour 2010, Téléfonica 9,83 et France Télécome;lécom 9,21) et rendements supérieurs à certaines obligations, le retour en grâce s'est tout de même effectué. Du moins pour les sociétés de taille significative. Par rapport à leur plus-bas, les trois leaders ont rebondi respectivement de 17,03 %, 16,84 % et 14,32 %.L'horizon n'est pas pour autant dégagé. En effet, outre les investissements évalués à 300 milliards d'euro pour passer au très haut débit, l'avenir se jouera sur la capacité à trouver des relais de croissance. Sur le papier, le plus évident est l'investissement dans les pays émergents. Le taux de pénétration des occidentaux y est faible. Mais les opportunités s'y font rares et chères. Pour preuve, Telefónica a dû débourser 7,5 milliards d'euros pour le rachat du Brésilien Vivo. L'autre principal relais, l'Internet mobile, n'en est qu'à ses balbutiements tarifaires. Après l'avoir fait connaître à bas prix, les opérateurs, à l'instar d'O2 du groupe Telefónica, désirent maintenant mieux le monétiser en mettant fin aux forfais illimités.Rendements importants, statut défensif, bons résultats en perspective. Tout porte à croire que les télécoms dépasseront leur actuelle étiquette de valeurs refuges face à une conjoncture économique morose. Du moins celles qui réussiront à gagner le pari de la croissance. Jacques Nédellec
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