La succession de Jean-François Roverato suscite les spéculations

Les rumeurs sur la succession de Jean-François Roverato à la tête d'Eiffage commencent à aller bon train. Le patron du troisième groupe français de BTP a été nommé lors de la dernière assemblée générale, le 21 avril, PDG pour un an renouvelable, avec mission de se trouver un successeur. Le site Wansquare a cité les noms de Bruno Angles, le patron de Macquarie France, et de Pierre Mongin, celui de la RATP. Une autre source avance celui de Jérôme Pécresse, directeur général délégué d'Imerys. Aucun successeur naturel ne semble, de fait, se dégager en interne. La Caisse des dépôts, qui détient 20 % d'Eiffage via le Fonds stratégique d'investissement, et Groupama, qui en compte 6,2 %, sont d'évidence très vigilants sur ce processus. Certains craignent en aparté que Jean-François Roverato préconise une fausse solution pour rester en place. Ce que récuse un proche du dossier : « Jean-François Roverato est parfaitement conscient qu'il a commis un loupé avec son ancien directeur général, Benoît Heitz, et ne peut s'en permettre un second. » « Le processus de succession sera en place lors de la prochaine AG », assure à « La Tribune » Jean-François Roverato, qui avait dessiné en juin le portrait-robot d'un « Xavier Huillard jeune ». Lors du conseil d'administration du 31 août, le patron d'Eiffage a proposé que les candidats à sa succession soient présentés aux membres de la commission des nominations en octobre, puis à l'ensemble du conseil d'administration courant novembre de telle sorte que ce dernier puisse prendre une décision le 8 décembre. Son dauphin n'arrivera que début 2011 et aura besoin d'une période de rodage. Aussi le PDG précise qu'il ne proposera pas que l'impétrant soit nommé directeur général dès la prochaine AG, mais à la suivante, pour lui permettre de s'imprégner de tous les métiers du groupe.Nouveau souffleSuccéder à une personnalité aussi forte que Jean-François Roverato, qui a littéralement fait Eiffage, n'aura rien d'aisé. En même temps, Eiffage a peut-être besoin d'un nouveau souffle. « Eiffage est ou trop gros ou trop petit », assène un banquier, en ajoutant que Jean-François Roverato a perdu son dernier grand pari, celui de la ligne TGV Tours-Bordeaux. Mais ce contrat n'était-il pas taillé sur mesure pour Vinci ?« La réalité est un peu différente, objecte un proche du dossier. Eiffage a jusqu'ici mené une stratégie très autonome, en se lançant seul sur les grands projets, ce qui implique que l'entreprise récupère tous les cash-flows mais porte aussi toute la dette. Cette stratégie a sans doute atteint ses limites mais elle a tout de même très bien fonctionné et Eiffage a encore nombre de projets à mener : l'intégration fiscale du concessionnaire autoroutier APRR, le développement dans les travaux électriques avec l'intégration de Clemessy et dans des partenariats public-privé de taille intermédiaire. » Sans compter que le groupe a remporté de grands projets, comme le stade de Lille, et il finalise la construction de l'hôpital sud-francilien, le plus gros centre hospitalier de France. SOPHIE SANCHEZ
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