Semaine après semaine, les sondages le confirment. L'action des syndicats contre la réforme des retraites bénéficie du soutien d'une majorité de Français. Cette bienveillance se traduira-t-elle par une montée en puissance de la mobilisation dans la rue ce jeudi ? Il est d'autant plus difficile de le dire qu'en attirant 2,7 millions de personnes (selon la CGT) le 7 septembre, l'intersyndicale a placé la barre très haut. Au soir du 23 septembre, la comparaison sera inévitable. « Il y aura du monde, mais c'est compliqué de savoir si ce sera plus ou moins que le 7. Nous avons, pour l'instant, des signaux contradictoires avec des secteurs, comme l'enseignement ou les banques, où la mobilisation peine un peu et d'autres où c'est plus facile que le 7 septembre », précise Jean Grosset, de l'Unsa. Les organisations syndicales n'ont eu, cette fois, que quinze jours pour se préparer et convaincre les salariés qu'il est encore possible de faire évoluer le texte, même s'il a déjà été adopté par l'Assemblée nationale la semaine dernière. Autre difficulté, quelle que soit l'ampleur des défilés jeudi, l'intersyndicale sait qu'elle devra organiser une nouvelle action si elle veut obtenir satisfaction sur l'ensemble de ses revendications. Or, des tiraillements ont commencé à apparaître entre les partisans d'une grève reconductible (FSU, FO ou Solidaires) et les défenseurs d'un élargissement du mouvement à d'autres catégories de population, ce qui passe par une manifestation le week-end (CFDT et Unsa). La CGT est divisée entre ces deux options. Lorsqu'ils se retrouveront vendredi pour décider de leur stratégie, les syndicats devraient tenter un compromis prévoyant à la fois des actions régulières pour les plus impatients et une manifestation de week-end, sans doute le 2 ou le 3 octobre, veille de l'examen de la réforme par le Sénat. A. L.

latribune.fr

21 Sept 2010, 13:51

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