Total poursuit ses emplettes dans le non-conventionnel

Le groupe total a défini quatre priorités pour accroître sa production et renouveler ses réserves : l'offshore profond, les gaz non conventionnels, le gaz naturel liquéfié et les huiles lourdes. Vendredi, le pétrolier français a mis en musique cette stratégie en annonçant des opérations coiffant trois de ces thèmes : un renforcement dans des projets de sables bitumineux canadiens et dans les gaz de charbon en Australie destiné à être liquéfié.Au Canada, le groupe a annoncé une série d'accords avec Suncor, l'un des plus importants acteurs locaux. Il en coûtera à la major française 1,75 milliard de dollars canadiens (1,32 milliard d'euros). Total va acquérir une partie des intérêts de Suncor dans le projet Fort Hills, ce dernier y restant majoritaire et opérateur. Suncor montera parallèlement dans le projet voisin de Joslyn, dont Total est l'opérateur, selon un schéma symétrique. Mais les deux groupes sont surtout convenus de mutualiser « l'upgrader » que Suncor a commencé à construire pour Fort Hills, ce qui évitera à Total d'en construire un pour Joslyn. « L'upgrader » est une unité industrielle qui transforme, à grand renfort d'énergie, le bitume en un pétrole plus léger exploitable par une raffinerie. L'extrême viscosité des bitumes, qui doivent aussi être séparés du sable auxquels ils sont mélangés dans les gisements, explique que l'exploitation des sables bitumineux produise deux à trois fois plus de gaz à effet de serre que celle du pétrole conventionnel. Un temps suspendus à cause de la crise, les projets de sables bitumineux, considérés comme rentables à partir de 80 dollars le baril, ont repris de plus belle cette année, au grand dam des défenseurs de l'environnement. Les deals également, impliquant en particulier des acteurs asiatiques, qui ne pourront qu'être confortés par la prévision récente de Goldman Sachs qui anticipe un baril à plus de 100 dollars d'ici à six mois.Pauvres en ressourcesSur un autre continent, Total a par ailleurs accrû sa participation de 20 % à 27,5 % dans le projet australien de gaz de charbon liquéfié baptisé GLNG, l'un des quatre projets australiens de ce type, dans lequel il était rentré en septembre. Montant pour le groupe : 281 millions de dollars. Parallèlement, GLNG a accueilli un autre partenaire dans son capital, qui ramènera au rang de simple formalité la décision finale d'investissement pour le projet. Le coréen Kogas y a pris une participation de 15 % et s'est engagé à acheter une importante proportion de sa production, désormais vendue pour l'essentiel. Pauvres en ressources, la Corée du Sud et le Japon sont les deux le plus importants consommateurs de gaz naturel liquéfié dans le monde. Olivier Hensge
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