Le FSI, à la fois partenaire et concurrent des fonds privés

Six milliards d'euros de liquidités disponibles ; 14 milliards d'euros de participations ; 1,4 milliard d'euros d'investissements en 2009 : la force de frappe du Fonds stratégique d'investissement (FSI) l'a positionné dès sa naissance comme un poids lourd de l'investissement en France. Le premier en termes de capitaux immédiatement disponibles, devant les fonds de capital-investissement privés, comme Axa Private Equity ou PAI Partners. Pour ces derniers, l'arrivée du nouvel acteur a posé la question des termes de la cohabitation. Le FSI sera-t-il un encombrant concurrent ? « Nous n'avons pas vocation à entrer en compétition avec des investisseurs privés. S'ils sont présents sur un dossier, soit nous n'intervenons pas, soit nous investissons avec eux », répond Bertrand Finet, un des directeurs et membre du comité exécutif du FSI, ancien du fonds britannique Candover. Une stratégie illustrée par le projet à l'étude de l'entrée au capital d'Alcan Engineered Products aux côtés du fonds américain Apollo. Mais tous les acteurs du « private equity » ne voient pas la situation de cet oeil. « Le FSI est présent sur énormément de dossiers. Beaucoup de PME se tournent naturellement vers lui, à notre détriment. Sa carte de visite rassure », juge l'un d'entre eux. D'autant que le FSI n'est pas confronté aux mêmes contraintes de rentabilité que le reste du marché : « Le retour sur investissement [un objectif de 10 % avait été évoqué au moment de la création du fonds, Ndlr] est important mais n'est pas le premier critère », confirme Bertrand Finet. Le rôle majeur joué par le FSI se retrouve également dans sa forte présence dans le financement des jeunes PME. Via CDC Entreprises, il finance ainsi 36 % des fonds d'amorçage et 22 % des fonds régionaux français.Si le FSI est d'ores et déjà un poids lourd de l'investissement en France, il tient néanmoins à conserver une structure aussi légère que possible. « Le FSI fonctionne comme une start-up à 20 milliards d'euros », indique un de ses directeurs. Hors le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, trente-sept personnes travaillaient pour le FSI au 31 décembre dernier. Les directeurs d'investissement viennent d'horizons divers (private equity, banque d'affaires, industrie, secteur public). Quant aux chargés d'affaires, âgés en moyenne de 25 à 35 ans, ils se sont souvent forgé une première expérience en banque d'investissement.
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