Les analystes financiers se mobilisent pour sortir de la crise par le haut

Marie-Pierre Peillon dirige la SFAF (Société française des analystes financiers) depuis un an. Les analystes financiers sont aujourd\'hui au centre de nombreuses questions. Sont-ils suffisamment formés pour suivre le récent essor des émissions de dette de la part des entreprises et des Etats ? Quel impact la crise a-t-elle sur leur profession? Le développement de l\'analyse indépendante ne va-t-elle pas aboutir à la disparition du suivi des petites et moyennes valeurs moins rémunérateur pour ces spécialistes bien obligés d\'aller là où se situe la demande de la part de leurs donneurs d\'ordres ? Marie-Pierre Peillon a déjà ciblé plusieurs objectifs pour cette nouvelle année 2013. Elle nous en donne le détail dans un entretien accordé à La Tribune.Où en sont les développements de votre centre de formation ? M.P.P : L\'enjeu de la formation des analystes est effectivement primordial. C\'est là que l\'on attend la SFAF. Au-delà des enseignements que nous dispensons en nous appuyant sur notre réseau présent sur plus de 34 places financières dans le monde, nous avons l\'intention de nouer des accords avec d\'autres associations professionnelles françaises et internationales pour partager nos expériences. En parallèle, nous négocions plusieurs partenariats avec des universités afin de leur proposer des cursus de formation à l\'analyse financière des comptes, validés par le CIIA, notre diplôme international. C\'est le cas notamment avec Nanterre. Compte tenu de la multiplication des émissions de dette, nous souhaitons également mettre l\'accent sur la formation à l\'analyse crédit. Mais pas seulement. Il faut bien voir aussi que l\'analyse extra-financière est en train d\'émerger et qu\'il est impératif de préparer les professionnels à l\'appréciation des éléments immatériels. Quels critères prendre en considération, avec quelle valorisation ? En gardant bien dans l\'esprit qu\'il n\'est pas souhaitable de voir fleurir une inflation de rapports annuels. Nous militons ainsi pour un Rapport Intégré où figurerait dans un même document, le rapport financier et le rapport de développement durable.Comment voyez-vous évoluer le suivi des valeurs moyennes ?M.P.P : Au-delà de la participation de la SFAF à la réflexion de Place sur le financement des PME-ETI, notre commission valeurs moyennes développe des réunions thématiques ou sectorielles qui leurs sont dédiées. Cela permet de mettre en lumière notamment des petites et moyennes entreprises peu en vue. Certains dirigeants d\'entreprises ont été tentés ces derniers mois de réduire leurs efforts de communication au regard d\'un contexte de crise limitant la visibilité de leur activité et compte tenu du faible intérêt montré par les investisseurs. Nous nous sommes mobilisés pour les encourager à poursuivre leurs efforts, d\'autant que la transparence et la régularité finissent toujours par être récompensées. C\'est aussi le meilleur moyen de préparer « l\'après crise ». Quant à l\'émergence des cabinets d\'analyse indépendants, c\'est une tendance forte. Toutefois, le modèle de recherche et son financement restent à définir, tant pour la profession que pour les entreprises. La profession des analystes sort-elle plus forte de la crise financière ?M.P.P : la crise a touché de plein fouet tous les métiers de la finance. Les analystes n\'ont pas échappé à la règle, si l\'on regarde les différents plans de réduction d\'effectifs organisés dans les principales sociétés de gestion ou au sein des grands établissements bancaires. Le besoin d\'analyse est pourtant toujours aussi important surtout en période d\'incertitude et je crois au retour de l\'analyse fondamentale sur les valeurs. Pour permettre à nos adhérents d\'être toujours au fait des différentes demandes des courtiers ou banquiers, et de se retrouver entre eux afin de faire circuler l\'information, nous avons mis sur pied un cycle de rencontres qui s\'appuie sur des thèmes d\'actualité. Quid des réunions traditionnellement organisées par la SFAF pour présenter les résultats annuels des entreprises ?M.P.P : Depuis plusieurs années, nous constatons que les grandes entreprises ont mis en place des équipes dédiées à la communication financière ; la plupart continue toutefois d\'associer la SFAF à leurs réunions de publication. Les valeurs moyennes étant au cœur de nos préoccupations aujourd\'hui, nous développons des services dédiés et notre calendrier de Place leur est très utile car il permet d\'éviter la tenue de deux réunions de même secteur d\'activité sur un même créneau horaire. Enfin, l\'accompagnement proposé par l\'association les aide à élargir et à optimiser leur auditoire. 
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