Les réformes d'Obama compromises par l'échec électoral au Massachusetts

Une Maison-Blanche « surprise », une opposition régénérée et Wall Street aux anges face à la perspective de nouvelles difficultés pour les réformes présidentielles : la gifle électorale reçue par le camp démocrate dans l'État du Massachusetts, avec pour conséquence la perte de la majorité qualifiée au Sénat, va compliquer la deuxième année de mandat de Barack Obama. L'élection de Scott Brown porte le nombre des sénateurs républicains à 41 sur 100. Un an après l'investiture du président, cette victoire leur donne la capacité de bloquer les réformes, dont celle emblématique du système d'assurance santé, en recourant à l'obstruction systématique. « Les électeurs du Massachusetts ont exprimé de façon parfaitement claire leur position sur la sant頻, s'est félicité le chef de l'opposition républicaine du Sénat, Mitch McConnell. Dans un contexte où le chômage atteint 10 %, les électeurs ont clairement indiqué que l'emploi constituait leur priorité, loin devant la santé. Voilà quelques jours, le directeur du Conseil économique national de la Maison-Blanche, Larry Summers, avait prévenu que si les démocrates « échouaient à stimuler la création d'emploi et une croissance pérenne, (ils) n'atteindraient aucun de leurs autres objectifs ».mauvaise campagne« Les Américains sont frustrés par le fait que le plan de relance n'ait pas stoppé les destructions d'emplois, mais cette élection n'est pas un référendum contre Obama », assure Stephen Hess, ancien conseiller de la Maison-Blanche sous les administrations Ford et Carter. Les commentateurs politiques américains jugent que la démocrate Martha Coakley a certes pâti de la conjoncture, mais a aussi mené une mauvaise campagne dans un État de surcroît doté d'un système de couverture santé quasi universel.Mardi, à Wall Street, les valeurs de la santé étaient à la hausse car les choix qui s'offrent aux élus démocrates sont difficiles. Première option : ils accélèrent l'adoption de leur réforme avant que Scott Brown ne rejoigne le Sénat. Une solution considérée comme suicidaire avant les élections de mi-mandat. Deuxième possibilité : faire adopter par les représentants le texte sur la santé déjà voté au Sénat. Mais la tâche est ardue, tant les versions entre les deux Chambres divergent. Dernière option, les démocrates tentent de rallier des élus républicains centristes, avec le risque d'édulcorer encore un peu plus le projet. Même menace pour la réforme de réglementation financière : pour la sauver, le président démocrate de la commission bancaire du Sénat, Chris Dodd, songerait déjà à abandonner la création de l'agence de protection des consommateurs à laquelle Barack Obama tient tant.n
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