Passation de pouvoir accélérée chez France Télécom

Une nouvelle ère se prépare chez France Télécome;lécom. L'opérateur de télécoms s'apprête à changer de gouvernance, d'organisation et de nom. PDG depuis 2005 d'un groupe qui s'appellera bientôt Orange, Didier Lombard confiera dès cette année, soit un an plus tôt que prévu, la direction générale à Stéphane Richard, arrivé en septembre 2009. La dissociation des fonctions de président et de directeur général pourrait être examinée par le conseil d'administration du 24 février puis entérinée lors de l'assemblée générale du 9 juin. Le tout sous le contrôle de l'Élysée, l'État étant encore le premier actionnaire de l'opérateur avec 26,73 % du capital.En revanche, Didier Lombard ne quittera pas immédiatement le groupe. Stéphane Richard est monté lui-même au créneau pour démentir cette rumeur récurrente. « Il n'y a pas de projet de départ de Didier Lombard. Il reste jusqu'au printemps 2011 », a certifié Stéphane Richard à l'AFP. Le numéro deux de France Télécome;lécom a néanmoins reconnu que « s'il faut faire évoluer la gouvernance d'une façon ou d'une autre, on verra bien ». Une solution qui ne surprend personne en interne.« pas de rivalit頻Pourtant, les deux hommes ne sont pas en conflit. « Il n'y a pas de rivalité entre Didier Lombard et moi. Nous avons une très bonne communication et pas de divergences, sur aucun sujet », assure l'actuel directeur général délégué. Ce que confirment toutes les sources, internes ou externes, interrogées par « La Tribune ». « J'ai rarement vu deux personnes qui cohabitent aussi bien en disant des choses aussi différentes », s'amuse l'une d'entre elles, signe que le duo a tout de même du mal à fonctionner : différence de style, différence d'âge (67 contre 48 ans), différence de méthode. « Didier Lombard pense que Stéphane Richard n'est pas encore totalement prêt pour prendre les pleines commandes d'une entreprise aussi compliquée que France Télécome;lécom. De son côté, Stéphane Richard est persuadé du contraire. Ils se respectent mais ne forment pas un vrai tandem », ajoute un bon connaisseur de l'opérateur. « Lombard s'accroche à son siège. La présidence non exécutive est une solution négociée avec l'Élysée pour une sortie honorable », décrypte un cadre du groupe.Prévue initialement pour 2011 avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, dont Stéphane Richard est proche, la passation de pouvoir a en fait été précipitée par la crise sociale de l'automne. Celle-ci a mis à jour les dysfonctionnements du groupe, de la base au sommet. Depuis, et alors qu'un nouveau plan stratégique est en cours d'élaboration (lire ci-dessous), tous les salariés s'attendent à une réorganisation de la direction. « Il est temps que France Télécome;lécom change de gouvernance pour permettre aux salariés de se reconstruire. Il nous faut un vrai projet industriel conduit par quelqu'un de crédible », lance Sébastien Crozier, élu CFE-CGC/Unsa au comité central d'entreprise.Sans compter le « sacrifice » de Louis-Pierre Wenès, l'ancien numéro deux du groupe, lors de la crise sociale, des premiers mouvements ont déjà eu lieu. Barbara Dalibard, en charge de la division entreprises, s'apprête à quitter le comité de direction générale. D'autres devraient suivre. « La rumeur d'un départ d'Olivier Barberot, le directeur exécutif en charge des ressources humaines, chez Atos Origin circule. Certains s'étonnent aussi de la discrétion de Georges Penalver, l'homme de la stratégie et du développement », confie un responsable syndical. Aux niveaux inférieurs aussi, « plusieurs cadres sont partis, notamment aux ressources humaines. Montrés du doigt au moment de la crise sociale, certains responsables régionaux sont sur la sellette », ajoute cette source. Le plan de refondation du groupe sera l'occasion de tout remettre à plat. Du sommet à la base.
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