Accord a minima au G20 sur les indicateurs macroéconomiques

À la veille de la réunion du G20 Finances de vendredi et samedi, l'économiste américain Nouriel Roubini avait qualifié le G20 « de forum bureaucratique de plus où l'on discute beaucoup sans s'entendre sur grand-chose ». L'issue des discussions, parfois nocturnes, des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de ces vingt principales économies (développées et émergentes) ne lui donne qu'à moitié tort. Christine Lagarde, la ministre française des Finances, se félicite « d'un accord sur les indicateurs permettant d'identifier les déséquilibres macroéconomiques à résorber » pour aider la croissance mondiale. La liste des indicateurs retenus comprend « la dette et les déficits publics, le taux d'épargne et l'endettement privé » ainsi que « la balance commerciale , les flux nets de revenus d'investissement et des transferts ». Leur signification est toutefois toute relative. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble se félicite « de la large palette d'indicateurs » permettant d'éviter « la tentation de qualifier les pays aux bonnes performances dans le commerce mondial [comme l'Allemagne et la Chine NDLR] comme les principaux facteurs des problèmes ». Surtout les Vingt doivent encore se mettre d'accord d'ici la mi-avril « sur des lignes directrices indicatives pour l'évaluation de chacun de ces indicateurs »... D'ailleurs il ne sera pas question de fixer aux différents pays des objectifs chiffrés à atteindre, assure un représentant de Berlin. En octobre dernier Timothy Geithner avait proposé de limiter à 4 % du PIB d'un pays la variation maximale du solde de sa balance des transactions courantes (soit la balance commerciale et les flux nets de revenus d'investissement et des transferts). « Déséquilibres » Forte de ses 2.700 milliards de dollars de réserves de change, la Chine a réussi à éviter qu'elles soient incluses dans les indicateurs. De même le taux de change réel est certes évoqué mais ne fait pas partie non plus de ces indicateurs « des déséquilibres ». Bien qu'officiellement Paris essaie de ne pas montrer du doigt les freins posés par Pékin, d'autres ne se privent pas de le faire, à commencer par les États-Unis. Le secrétaire d'État américain, Timothy Geithner, a souligné que « la monnaie chinoise reste substantiellement sous-évaluée et que son taux de change effectif réel n'a guère varié durant la récente phase de réforme du taux de change » engagée cet été par Pékin. Surtout il accuse la Chine « d'exacerber l'inflation » sur son propre territoire et « de transférer le poids des ajustements sur d'autres » économies. Côté réforme du système monétaire international (SMI), une des trois priorités de la France pour sa présidence du G20 cette année, la réunion de samedi a surtout permis de s'entendre sur « un programme de travail » pour renforcer le fonctionnement du SMI. « Le système monétaire international ne sera pas refait en un jour ni même en un an mais il y a une bonne volonté pour améliorer les déficiences de ce système » indique Christine Lagarde. Les 30 et 31 mars prochains aura lieu à Shen Zhen en Chine le séminaire « sur la réforme de l'ordre monétaire international », pour, aux dires du président Sarkozy, « engager la réflexion ». L'Allemagne et le Mexique dirigent un groupe de travail sur cette question. Berlin est par ailleurs d'accord avec Nicolas Sarkozy pour instaurer « une taxe infinitésimale sur les transactions financières » destinée à aider les pays pauvres, quand bien même tous les pays du G20 ne s'y résoudraient pas en même temps.
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