BNP Paribas et Société Générale perdent le contrôle de leurs filiales en Côte d'Ivoire

Lundi, la SGBCI et la Bicici, les filiales respectives de Société Généralecute; Générale et BNP Paribas en Côte d'Ivoire, devraient rouvrir leurs portes... mais nationalisées. La réplique de Laurent Gbagbo à la décision prise la semaine dernière par plusieurs banques étrangères de suspendre leurs activités en Côte d'Ivoire ne s'est pas fait attendre. Le président sortant du pays a décidé purement et simplement de réquisitionner les établissements concernés. Le 17 février, son gouvernement a ainsi annoncé une « prise de participation totale et complète dans le capital de ces banques ». « L'objectif fondamental [...] est de préserver les emplois et d'assurer l'accès des citoyens et des opérateurs économiques à leurs avoirs », a-t-il indiqué. Cinq banques étrangères au moins sont touchées : l'américaine Citigroup, l'africaine Ecobank, la britannique Standard Chartered et les françaises SGBCI et Bicici, qui détiennent à elles deux 55 % du marché, selon la presse locale. Avec 47 agences et 950 collaborateurs, SGBCI est la première banque de Côte d'Ivoire. Elle compte plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires parmi ses 230.000 clients. Bicici, pour sa part, est également un poids lourd du marché, avec 500 collaborateurs et une trentaine d'agences. Ces deux filiales représentent un enjeu fort pour Laurent Gbagbo, qui veut éviter une paralysie durable du système bancaire. Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a condamné cette manoeuvre. « Cette décision n'a pas d'effet en droit puisqu'elle émane d'autorités qui ne sont pas légitimes », a estimé le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Depuis l'élection présidentielle ivoirienne du 28 novembre 2010, un conflit oppose le Président sortant et Alassane Ouattara, dont la victoire a été reconnue par la communauté internationale. Condamnation américaineUn proche de ce dernier, Patrick Achi, déclarait samedi que les réquisitions avaient été décidées « en toute illégitimité et en toute illégalité ». La condamnation a été vive aussi du côté des États-Unis. « La nationalisation de banques peut avoir de graves conséquences sur la stabilité monétaire et la confiance des investisseurs », a jugé le porte-parole du département d'État, Philip Crowley. De leur côté, la Société Généralecute; Générale et BNP Paribas s'abstiennent de faire tout commentaire et refusent d'indiquer si elles étudient ou non un recours. « C'est un sujet très sensible », explique un collaborateur de BNP Paribas. Vendredi, des réunions avec les employés des agences bancaires devaient se tenir, alors que des soldats ivoiriens avaient pris position à Abidjan devant les sièges des deux banques françaises.
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